Les balades de farfa II

lundi 22 octobre 2012

En Remontant la Seine

Un aller-retour
jusqu'au Pont de Brotonne

   Les prévisions météorologiques ne seront jamais une science exacte; pour ce long weekend d'octobre, car rallongé avec le vendredi, j'avais confiance en des prévisions de temps ensoleillé malgré le peu de vent; mais si le vent fut absent, j'eu droit, en guise de soleil, à une pluie qui n'a quasiment pas cessé durant trois jours.
Comment peut-on trouver du plaisir à naviguer en Baie de Seine dans ces conditions ? 

   Départ le vendredi en début d'après midi avec une fine pluie et tenace; ayant eu l'idée de reimpermeabiliser les deux parties de mon ciré avec une de ces petites bombes miracles, aucune goutte ne pouvait logiquement les traverser durant ces trois prochains jours.

   Sitôt sortie, je put faire cette vidéo
qui se passe de tout commentaire.



  Un peu plus tard, durant une improbable accalmie, se présenta le spectacle toujours étonnant du marérographe, vu ce jour à moins de 10 mètres ; rappelons qu'il s'agit d'un pylône  enfoncé très profondément dans le sable et / ou la terre, dans un des endroits où il y a vraiment des vagues, et dont la taille totale (hors de l'eau et sous l'eau) doit friser les 15 mètres.



   
   Arrivée à Honfleur au ponton visiteur en fin d'après midi. Durant mon frugal repas, je mettais au point le plan du lendemain, en intégrant les horaires suivants:
- La basse mer est prévue vers 10 heures au Havre, le flot arrive une heure plus tard à Honfleur; ce décalage de flot augmente au fur et à mesure que l'on remonte la Seine et les horaires sont précisément indiqués dans la brochure que remet le port de Honfleur.
- Les courants doivent être forts avec un coeff de 100, je dois pouvoir compter sur un bon 4 noeuds avec le flot.
- après 6 heures de flot, le jusant devrait démarrer vers 4 heures de l'après-midi
   En conclusion, et en intégrant le fait que la journée du lendemain serait (très) peu ventée; je décidais de faire un essai de remontée de la Seine au moteur, porté par le flot, et cela jusqu'au maximum possible; et puis de redescendre avec le jusant pour retourner à Honfleur avant que la nuit ne soit trop noire.

   Au matin, départ pour le sas de sortie de 11 h 30; après avoir payé mon du au harbour master qui est, à Honfleur une jeune fille très sympathique; à cela change du Havre où nous avons affaire à des "alcoolo-tabagiques" de la plus basse espèce !!! Bref à Honfleur on paye comptant et content.
  Sitôt sorti, et avec le moteur mis tout juste à 1 600 tours, j'ai le plaisir de me voir entraîner par le courant, et d'avoir le plaisir d'admirer la vitesse GPS accélérer,  et de se mettre rapidement vers les 8 noeuds; dans notre si belle baie, c'est toujours avec beaucoup de fierté que nous faisons des nav' avec le courant, content d 'avoir pu anticiper cette aide si naturelle, et très heureux d'augmenter notre vitesse grâce à la marée; la vue du GPS montrant 10 noeuds est du plaisir à l'état pur.


10 noeuds et le moteur à 1 600 tours
   Et on remonte vite avec un bon courant de flot; ce n'est qu'en passant près d'une bouée qui, retenu au fond de la Seine, nous permet de visualiser cette eau mouvante.



   La circulation n'est pas si facile quand on remonte la Seine, car d'autres engins flottants  de très gros cargos, la descendent; la règle est que le "gros" soit dans le chenal et le "petit" juste à l'extérieur.


   
   La remontée se poursuivit, dans cette ambiance si particulière dégagée par une après-midi grise et humide de la fin d'un mois d'octobre; et j'ai atteint le pont de Brotonne  le 3éme et dernier pont entre Le Havre et Rouen.



   Toujours de l'avant, vers l'amont, farfa continuait sa course; cependant, une question commençait à me tarabusquer ....... cette renverse de courant, ce passage du flot au jusant c'était pour quand ? Cela allait démarrer à quel moment ? Le temps, les heures passaient, et les signes de moindre poussée du courant se faisaient discrets; nous étions à 16 heures passées avec toujours du courant porteur, bien plus faible (un noeud au max) mais du flot; la décision de faire demi-tour fut prise; mais, en refaisant mentalement les calculs de courant, je commençais à craindre (prévoir) une arrivée nocturne.


Cinq heures me vit passer devant Caudebec,
avec comme réflexion : 
"toujours pas de jusant".




  La navigation, toujours au moteur à 1600 tours, se passait bien, belle balade dans ce nostalgique calme de cette douce et humide après-midi.



   Vite, au ponton pour un repos bien mérité après cette journée étonnante pour la balade, et assomante par le bruite continu du moteur.
  Bien a signaler pour le retour à Deauville le lendemain.