Les balades de farfa II

dimanche 10 octobre 2010

Retour du Havre ..


Le jour où j'ai failli coulé Mettei...

   Le soleil était là, brillant de toute sa force; et durant ce retour Le Havre Deauville, je croisais bâbord amures, le First 30 Mettei avec lequel j'avais dîné la veille au soir. Que s'est-il passé ?? En tout cas nous fumes proche de produire un mini Titanic en baie de Seine.


  
  Et oui, à force de se regarder en chiens de faïence, nous fumes à deux doigts de faire un clash sonore et stupide.


Ah ! Que de beaux souvenirs en Baie de Seine    

samedi 21 août 2010

Le Nouveau farfa

Nouvelle robe pour farfa II

   Depuis déjà quelques années, je me désolait de l'aspect extérieur de farfa, la coque n'avait plus son beige vif comme couleur, mais un grisonnant très pale et la partie rouge de la coque entre le pont et la carène que l'on appelle "teugue" avait perdu son éclat pour se transformer en un rose miteux.
   Mais que pouvais-je y faire avec mes deux mains gauches ? Heureusement pour farfa le matelot pégase passait par là et il avait refait les peintures de son destrier.
   Il avait donc les outils et la compétence; durant une longue journée nous avons repeint farfa, pour être franc, j'ai essayé de l'aider sans trop l’embêter, lui offrant le couvert: restaurant à volonté.
   Mais Dieu que le résultat fut éclatant, les photos ci-dessous en sont le témoignage.










       

vendredi 6 août 2010

Retour en équipage

Saint Malo Chausey


  Le départ à trois eu lieu vers les 15 heures après un très bon repas dans un restaurant de la presqu’ile d’Anet ; j’aime bien le calme et la beauté du site, et le retour à pied vers Saint Malo en faisant le tour de cette presqu’ile. L’avitaillement de farfa II est assuré au supermarché, tout a été fait pour que l’équipage ne soit jamais déshydraté et le cap est mis sur Chausey avec soleil et moteur.
   La navigation est différente, car :
1-je ne suis plus en solo, mais avec ma fille et son copain Rory.
2-celui-ci a une vraie passion des choses de la mer et d’anciens souvenirs de voile quand il était plus jeune.
3-comme il est hollandais, et ne parle pas français ; tout se fait en anglais.
   Enfin, tout le monde s’amuse, et malgré ce début de croisière sans vent (donc au moteur) cette étape est agrémenté d’une pèche au maquereau ; cela est pour Rory son 1er maquereau et, après l’avoir vidé, il s’en accommode cru !! En effet cela est une vieille tradition batave que de manger les poissons, harengs surtout, crus dés qu’ils sont péchés. 
   Nous arrivons au Sound vers 19 heures, et comme d ‘habitude, la prise des deux corps morts (un devant un derrière) est sportive. Après ce mouillage, mes deux tourtereaux vont à terre avec l’annexe « small farfa » et je m’endors. Ils me diront le lendemain matin eu du mal à revenir et reconnaître farfa II à son mouillage pour le retour.


Chausey Jersey


   Après une bonne nuit et un réveil tardif, nous allons déjeuner à terre, grâce à small farfa et nous choisissons un restaurant avec terrasse extérieure et vue sur le Sound. Ah ! Que j’aime déjeuner tout en admirant mon bateau, mon yote, se dandinant sur son mouillage ! Et cela même si je ne le vois que de loin voir très loin !!
   Revenus au bateau, avons larguées les amarres, c'est-à-dire que nous nous sommes détaches des deux corps morts « devant derrière » ; et, pour rejoindre Saint Helier (Jersey) nous avons pris le chenal Beauchamp, que j’avais déjà pratiqué l’année précédente. C’est toujours avec une merveilleuse impression que l’on traverse les iles Chausey et leurs innombrables cailloux ; avec une prudence légitime, cela se fait au moteur.
   Dés que nous sommes sortis de cet archipel, nous remettons les voiles, et reprenons la route vers Saint Helier, avec un vent Ouest-Sud-Ouest, c'est-à-dire une allure de près bon plein ; roger est mis en vacances pour permettre à Rory de retrouver des sensations de barre très agréables sous cette allure.
   L’arrivée a lieu en fin de journée, avec une bonne coordination, ou une bonne navigation du cap’tain ; cela nous permet de rentrer dans la marina et de trouver une place au ponton et cela malgré une affluence estivale. Un bon repas au pub du coin fut notre récompense.


Day-Off à Jersey.


  Ce fut ce que l’on appelle un « day-off » à Saint Helier, une journée de repos ; et d’abord parce que qu’il faisait beau, que le soleil brillait ; et puis aussi que mes deux tourtereaux en vaianet envie. Du point de vue bateau, nous avons réparé la table du carré dont les vis avaient lâchés ; j’eus à montrer ma surprise que des vis pris dans des cure-dents puissent lâcher sans prévenir.


Jersey Guernesey


   Le départ de Saint Helier eut lieu vers les 8 heures, ce qui veut dire que je fus le seul réveillé à cette heure si matinale ; nous sommes sorties au moteur avec soleil + pétole et cela jusqu’au Phare de Corbières qui marque la pointe ouest de l’ile de Jersey. En milieu de matinée, le vent thermique se leva et nous pûmes éteindre le moteur et faire du près bon plein sous un beau soleil vers Guernesey.
L’arrivée se fit vers 15 heures, nous étions seul en bout d’un des pontons visiteurs ; hélas une pluie fine et typiquement normande gâcha la soirée.


Guernesey Cherbourg


   Avec ces fameux courants qui décident de tout dans cette région, le départ de Guernesey vers Cherbourg eut lieu à 5h30 heures, de très bon matin et avec cette pluie fine qui avait durer toute la nuit. Seul réveillé, je sortis au moteur pour faire de mon mieux avec les courants de flot pour rejoindre Cherbourg. Ayant pas si mal que cela calculé ma navigation, j’eus droit à un enchainement de courants porteurs; d’abord dans le little Russel à la sortie de Guernesey puis au niveau du banc de la Sholle et enfin jusqu’au Blanchard.
   La seule note négative de cette navigation est que tout cela se fit au moteur sous une pluie fine, typiquement british. Nous dûmes attendre après le Blanchard pour hisser les voiles et rejoindre Cherbourg comme un voilier doit le faire. Nous sommes arrivés vers les 16 heures, avant la renverse du courant et nous avons trouvé un restaurant pour nous accueillir pour notre repas de midi.
   Le soir, et comme nous étions le 10 Aout, j’offris un diner de gala au restaurant du yacht club de Cherbourg ; il parait que je fus très fatigué durant ce diner ; évidemment étant le seul réveillé depuis 5 heures du matin, cela m’excusera de tomber de sommeil dès 21 heures.


Cherbourg Saint Vaast


   Le lendemain matin, nous avons amené Bérénice à la gare vers les 11 heures, en effet elle devait finir la rédaction de son mémoire et ne pouvait plus rester avec nous. Nous sommes allez, avec Rory manger dans au « restaurant du commerce » que je recommande et puis, nous avons visité la cite de la mer et surtout l’ancien sous-marin nucléaire le Redoutable. Départ 16 heures sous spi asymétrique. Barfleur plat comme la main et 5 à 6 nœuds de courant. Arrivé Saint Vaast pour l’ouverture des portes : le repas au Perrey fut un désastre, le changement de propriétaire a transformé une bonne adresse en lieu à fuir.

Saint Vaast Deauville



  Le départ de Saint Vaast eut lieu à l’ouverture des portes, soit 10h30 et cela après la traditionnelle visite de l’épicerie Gosselin. Au départ, nous eûmes un mélange de pétole avec le spi symétrique, puis asymétrique. Le vent de Nord Ouest est devenu de plus en plus fort et l’affalage du spi asymétrique plus que sportif, avec harnais and co. Le génois fut mis et nous nous sommes présentés vers 11 heures devant Deauville. Mais nous arrivâmes juste à la sortie des chalutiers de la rivière Touques. Entre le vent de Noroit de 20 nœuds, les vagues de plus en plus fortes et la nuit; nous eûmes une arrivée on ne peu sportive et stressante. Je garde le souvenir d’un chalutier qui est passé à moins de 10 mètres de farfa II.
   Nous avons du nous reprendre à plusieurs fois pour pouvoir nous engager dans le chenal obligé que nous étions de laisser passer les chalutiers qui sortaient ; et dans le chenal il fut difficile de garder la partie droite et de laisser passer les si nombreux chalutiers sur la gauche. La prochaine fois, je resterais à la cape et attendrait un quart d’heure que tous nos pécheurs soient sortis. Il me semble qu’après ces émotions, nous avons directement dormis.

A que la dernière journée d'une croisière est triste;
à faire du rangement et à mettre son cher bateau en condition pour passer de longues semaines loin de soi

lundi 2 août 2010

Vers Saint Malo en Solo


   
Départ de Nuit

   Le départ fut très originale, en effet je suis parti à minuit trente, par le 1er sas possible ; en sortant je rencontre le matelot Pégase qui, lui, rentre ; je mets directement le moteur car, entre le vent faible d’ouest et mon obligation d’être le vendredi à Saint Malo, il n’y a pas de temps à perdre. Et puis, naviguer au moteur la nuit est assez reposant, le bateau est stable, la cap bien respecté et le matelot se contente de surveiller les différentes alarmes. Vers les 7 heures, la pluie est fine mais je peux mettre un peu de voile avec 8 à 10 nœuds Ouest Sud Ouest. Puis c’est de nouveau la pluie et le moteur. Le soleil ne se présente que pour le passage devant le phare de Gatteville, vers les 14 heures. Je m’offre les deux passages à terre, celui entre Gatteville et le Phare Levy et puis celui entre Cherbourg et la tour de la Platte, ainsi que le Blanchard dans la foulée !!! Tout cela au moteur avec parfois un peu de toile.
   A 9 – 10 heures (du soir), je rentre dans le port d’Aurigny, toutes les bouées pour les visiteurs sont prises; je me mets à l’ancre dans l’avant port, mais un peu trop à l’extérieur et je subis le « washing » c'est-à-dire ces oscillements du bateau causées durant la nuit.
   
Aurigny Guernesey


   Pour aller à terre, je prends le « water taxi » qui est, dans un port, ce que le taxi est à Paris, sauf qu’on l’appelle par la VHF et que c’est non pas une voiture, mais un zodiac. Je trouve une charmante rue commerçante que j’ignorais et m’offre un « double main » au Pub, c'est-à-dire deux plats principaux : « crab salad » & burger. Après le plein de gasoil (cela imposait) et l’achat d’un T shirt "I love AU" ; je parts avec la marée descendante par le Swinge. Ce passage au Nord-Ouest de l’ile Aurigny est réputé comme pouvant être un des plus dangereux de la Manche et je le trouve, vers les 14 heures, à l’étale de marée haute et sans vent, plat comme la main. Ainsi sont les navigations en Manche.
   En sortant du Swinge, je prends un bord au près dans un vent d ‘Ouest ; comme ce bord refuse, je finis vers Guernesey au moteur, aidé par un bon courant. Le port de Saint Peter est plus que blindé, le harbour master me trouve une toute petite place; je vais à terre avec le water taxi, dans une ambiance très normande de pluie fine. Après un bon repas, retour avec le water taxi. Pourquoi est-ce que je le prends de plus en plus ce water taxi ? Le tarif est 1,5 livres ou 2 Euros, pas la peine de s’en priver !


Guernesey Jersey


   OK le water taxi c’est bien, mais « small farfa » est gonflé et je vais terre avec une pluie fine et intermittente le matin. Voulant un souvenir gustatif crabier du coin, je vais chez le fishmonger. Hélas, quelle désolation de voir un marchand avec une boutique pleine de clients (ok vers les 13 heures) et rien à leurs vendre !! J’achète quand une boite de chair fraiche de crabe qui se révélera, le lendemain, délicieuse. Je déjeune d’un solide burger et je suis alors bloqué par la pluie au « restaurant français du port ».

Où est caché farfa ?
   A 13 h 30, une belle éclaircie signale la fin de la dépression ; rendu au ponton, je discute avec mon voisin qui a eu un Etap 26, voilier qui me paraîtrait mieux que mon 28, avec son aménagement intérieur style fantasia. Il me désole en me confiant que les performances sous voiles n‘étaient pas à la hauteur, ce voilier n’étant pas assez raide.
   Départ dans la foulée avec un largue sous GV & génois à 1 riz car il y a un 5 à 6 Beaufort. Belle navigation avec un bateau raide à la toile; je croise un Arpège qui remonte au prés vers Guernesey, il est splendide. Arrivée vers 19 heures à Saint Helier, le port est incroyablement et je me retrouve, au ponton visiteur, en 11ème position à couple !!! Ce record sera, j’espère difficile à battre.



Jersey Saint Malo


   Pour rejoindre Saint Malo, je pars vers les 8 heures, avec un vent d’Ouest à NO force 4 à 5 Beaufort ; la valse des courants me poussent à passer à l’Ouest des Minquiers. Ah ! Que j’aimerais avoir un bateau qui pouvant s’échouer, me permette de visiter cet incroyable archipel ! Je passe très près des premiers cailloux, ce qui veut dire à l’est de la cardinal Ouest, et je double ainsi plusieurs voiliers qui ont, eux, bien faits de respecter les cardinales.
   L’arrivée aux Bas Sablons a lieu vers 15 heures 30, elle suivit d’une douche complète pour que le matelot soit présentable à sa dulcinée qui nous a rejoint, avec ma fille Bérénice et son copain Rory qui sont là vers les vers 17 heures ; nous prenons la direction de l’hôtel, où nous dinons d’une choucroute de la mer

samedi 8 mai 2010

Express Deauville Cowes

Un aller-retour
très rapide de l'autre coté

   Farfa II est parti samedi après-midi 8 Mai, après une bonne pizza mangé avec pégase (et en plus chacun une), au 1er sas de 15h30. Cet horaire théorique correspondait à une ouverture théorique ; car, avec les petits coefficients, l’éclusier ne nous a relâchés qu’à 16h15. Un Nordet, d’abord très gentil avec pas plus de 10 nœuds établis, m’attendait dehors, dans cette très belle baie de Seine. Et puis ce Nordet est devenu de plus en plus soutenu en s’établissant à 20 nœuds ; chic alors me suis-je dit ! Cela était une promesse de belle et rapide navigation !

Le départ, le soir

   Cap au 300, direction le phare de Sainte Catherine (la pointe sud de l’île de Wight) sous GV & génois à 1 riz, à 70° du vent soit une allure entre bon plein et largue ; et cela va durer durant les 17 prochaines heures…. Belle vitesse pour farfa II qui est régulièrement à 6 nœuds voir plus. Durant toute cette traversée, je fais un très lent arc de cercle, du 300 pour me retrouver au 350 devant Sainte Catherine en fin de parcours, le vent passant de Nordet à quasiment Est.
   Le bateau est bien gîté sur bâbord, et aussi pas mal secoué par une mer devenue agitée ; les paquets de mer atterrissent de temps en temps sur la capote, avec un « splash » caractéristique. Avec ce niveau de confort (ou d’inconfort), il n’y a eu ni vrai repas le soir, ni petit déjeuner possible.

  Mais cette nuit s'est passé cependant assez bien; avec le réveil toutes les heures qui voit le matelot, toujours habillé de son ciré et de son gilet, émerger de son sommeil, sortir prudemment et vérifier que tout est OK avec un large tour d’horizon sur la mer; de temps en temps par un paquet de mer s’écrase sur la capote, suivi du glouglou caractéristique de l’eau qui s’évacue du cockpit.
   Avec cette vitesse (5,8 de moyenne) le passage des rails s’effectue plus tôt que prévu, entre 3 et 5 heures du matin, en pleine nuit. Certains prétendent que l’on voit mieux les cargos de nuit avec leurs feux ; je crains qu’ils n’aient pas du souvent traverser les rails de la Manche ; car il y en avait du trafic, et j’ai eu jusqu'à 50 cargos sur mon AIS.
   Ah ! Oui, l'AIS, quel beau progrès que cet AIS; et pour ma première traversée de nuit avec ce nouvel outil, j’en suis très satisfait et j’ai pu tranquillement faire ma route ; avec un changement de cap pour passer derrière deux gros cargos pour le rail montant, et sans avoir besoin de changer de cap pour le rail descendant. Le plus important étant d’avoir pu garder l’esprit tranquille.


L'arrivée le lendemain matin
   Ami lecteur, il n’y a pas de photos pour cette nuit héroïquement rapide, mais que j’aimerais te faire partager cette impression typiquement « voileuse » d’un matelot faisant complètement confiance à son « yote » pour traverser une longue étendue de mer qui s’appelait ce jour là la Manche. La cavalcade continuant, je me suis présenté devant Saint Catherine, le phare au Sud de l’ile de l’ile de Wright, vers 8h30 : j’avais donc fait 90 nautiques en 16 heures !!! Cette exceptionnelle moyenne de 5.6 est sans aucun doute la plus belle moyenne de farfa II sur une traversée de plus de 50 nautiques;  ce record restera très difficile à battre .. pour moi.
   La suite va être soit moins chanceuse soit moins réussi ; en effet il me faut mettre le cap sur le 10, soit au près, avec une houle assez sèche renforcé par un courant la fin du flot.



   Quelles sont inconfortables et désolantes ces navigations au près contre mer et courant ; de plus, le courant s’inverse et le jusant me rejette lentement vers le Phare de Sainte Catherine; un calcul rapide me montre qu’entre le près et courant, ma VMG ne va pas dépasser 2 nœuds au mieux durant les trois prochaines heures ; de plus le coin est parsemé de gros cargos à l’ancre ; au final je mets le moteur.
   Mais quel plaisir de voir le moteur à 2000 tours et (grâce à la MaxPro) faire, contre un vent de 15 nœuds de des vagues, du 5.5 sur l’eau et 4.8 sur le fond !
   Au bout d’une heure, je remets les voiles pour un bord de près vers le pointe Est de l’ile de Wright nommé Bembridge ; le bord est un peu court et un ultime quart d’heure de moteur est nécessaire pour rentrer dans le Solent Est en passant entre les deux grands forts qui en gardent l’entrée.
   Entre ces deux grands forts et la terre (Angleterre coté nord et ile de Wight coté sud), il existe des digues submersibles qui empêchaient les navires ennemis de passer ; on m’a dit qu’il était possible de naviguer dessus avec un voilier de croisière callant moins de deux mètres. J’en ai traversé des seuils mais Je n’arrive pas à me faire à celui-là et continue de passer entre ces deux forts


    
   Durant cette fin de matinée, le vent est tombé lentement, le moteur est remis pour arriver à Cowes Haven Marina vers 15 heures ; cette transmanche se termine par un bon repas au Pub Anchor en face de la sortie de la Marina ; suivi d’une sieste ; et celle-ci, le matelot étant bien fatigué va durer….. jusqu’au lendemain matin, c’est à dire que le diner fut prit en dormant.
   Cependant la nuit n‘a pas été si bonne que cela, à cause du « washing » ce balancement irrégulier qu’un bateau attrape quand les vaguelettes d’autres bateaux qui avancent trop vite le font bouger.
   Le lendemain matin, je pars en ville et tombe (une fois de plus) sur le magasin de Beken fermé ; il est dit que je ne pourrais jamais y aller. Après un bon repas dans le « pub en face de la mer dont j’oublie toujours le nom » je quitte le port vers les 15 heures, direction la Hamble River, au moteur.
   Je remonte cette rivière typiquement « old fashion Cowes » avec des milliers de bateaux (90% d’entre eux étant des voiliers) amarrés devant-derrière sur des milliers de pieux; cette très agréable remontée va durer presque une heure.
   Tout au bout de cette rivière Hamble, il y a la Swanwick marina ; il faut savoir que cette marina est juste à coté des chantiers « Princess » qui construisent des vedettes de 30 à 50 mètres. La conséquence la plus amusante en est le fait que les pontons de cette marina, pour accueillir ces mini-paquebots, sont deux fois plus larges et long que la moyenne ! Bizarre de voir deux voiliers l’un derrière l’autre an même catway.
Balade le soir, et repas au pub « Joly Sailor », certes ce pub est à la fois typique et agréable cependant, et AMHA, il n’est pas aussi extraordinaire que le « Cunliffe » le décrit et que sa réputation le précède.
   Au matin, je visite un shipchandler et trouve des vis identiques à ceux qui sont (par centaines ou milliers ) à l’intérieur de farfa II et que je souhaiterais changer avec le temps qui passe. J’en achète 50 et en pose 40 sur le coup ; le midi très bon repas au “Old Ship Inn”; juste à coté de la marina ; c’est un très beau pub, avec une superbe décoration marine ancienne et une bonne nourriture pour les matelots affamées.
   Départ 15 heures vers Yarmouth avec un temps mitigé, nuageux et belles éclaircies ; je savoure les joies des « 9 heures de flot », en effet le courant de flot dure très longtemps, soit bien plus qu’une marée de 6 heures 30 ; j’ai donc droit à un tenace courant contraire entre 1 & 1.5 nœuds.
   J’arrive à Yarmouth en fin d’après-midi, l’installation du port est étonnante, avec uniquement des pieux et des voiliers mouillés devant derrière ; ces bateaux forment un large U qui remplit tout le port. Je suis invité à boire l’apéro par deux vieux anglais (sans commentaires) qui naviguent sur un bon vieux Westerly, les « french ricards » et « english whiskey » sont nombreux avec des discussions incompréhensibles pour le commun des mortels sur l’avantage des coques des seventies versus le reste du monde. Bon diner dans un bon pub dont j’ai oublié le nom.
   Lever 5 heures UK soit 6 heures France ; je pars en refoulant le début du flot jusqu’aux Needles ; belle et tranquille navigation dans la manche et cela juste qu’à 16 heures où je remets le moteur. J’hésite entre aller à Cherbourg et Saint Vaast la Hougue ; mais le courant de flot me fait décider d’aller directement à Saint Vaast, même si au final j’arrive assez tard, et que le repas se limite à un croque monsieur au Perrey. Désolé de le dire, mais le récent changement de propriétaire est une catastrophe pour ce restaurant.
   Le lendemain matin, je m’accorde une bonne grasse matinée car le planning est d’aller à Grand camp, cela veut dire partir juste avant la fermeture de Saint Vaast et d’arriver à l’ouverture de Grand Camp. Je prends un vrai déjeuner après une visite de la si minuscule, si mignonne mais si triste église des marins disparus en mer de Saint Vaast.
   Après la sortie du port, le nombre de fanions de casiers est impressionnant et ressemble à un vrai champ de mines !! Je mets tranquillement le cap sur les iles Saint Marcouf, et prévoie une pause sur ancre de 15 heures jusqu’à 18 heures. Je ne suis par le seul d’ailleurs, il y a l’affluence des grands jours ensoleillées de la baie de Seine, et de nombreux bateaux sont au mouillage, beaucoup d’entre eux ayant sorti leur annexe pour aller visiter le fort de la grande ile.
   Le cap est mis sur Grand Camp qui ouvre ses porte à 20 heures ; le repas (d’accord dans pizzeria) est un vrai désastre : on me sert des pétoncles d’Australie dans un port réputé pour sa pèche aux coquilles Saint Jacques de la baie de Seine !!!
   Le lendemain, le départ est à 8 heures 30, dés l’ouverture ; le vent est, comme souvent dans les belles journées, batard : du Sud Ouest jusqu'à 12H, deux heures pétole et puis le vent rentre en Nordet ; je réduis voile réduire pour arrivée juste à l’ouverture des portes à Deauville. Et je peux vérifier que l’on peut passer avec 1.6 de tirant d’eau juste à l’ouverture des portes de la marina.

Une belle balade des deux cotés de la Manche.   


lundi 5 avril 2010

La ballade à Honfleur

Qu’ils sont nombreux ces weekend
avec un aller-retour à Honfleur !


Nous avons là une navigation si plaisante que l’on ne s’en lasse pas;
et on la recommence souvent car jamais elle n’est identique.


   D'abord, pourquoi se décide-ton à passer la nuit à Honfleur ? Tout commence, comme très souvent dans notre belle baie de Seine, par les horaires de marée; si la mer est au plus bas en fin d‘après midi, on ne peut rejoindre Deauville pour y dormir; et il faut choisir un port qui sera accessible à basse mer.
     Ouistreham est exclue, car avec une arrivée tardive on ne peut espérer sasser dans la foulée, ce sas ne se fait pas après mi-marée. Il ne reste que Le Havre et Honfleur. Le premier choix (Le Havre) veut dire aller dormir dans une ville moderne après avoir évité les cargos parmi les plus gros du monde ; Honfleur est synonyme d’une remontée de la Seine pour atteindre une ville qui est une voyage dans le temps.
     Et le choix se fait souvent pour Honfleur, à la fois pour le plaisir mais aussi pour la navigation. Il faut commencer par la remontée de la Seine, et celle-ci doit être bien préparée ; comme l’on part alors avec la marée est descendante, il ne sert à rien de se présenter trop tôt à l’entrée de ce fleuve; le courant de marée peut atteindre 4 nœuds ! Il suffit de tirer des bords dans la baie de Seine, et d’attendre la fin du jusant avant de s’engager dans la remontée de l’estuaire de la Seine. Un pylône, qu'y s'appelle le marérographe car il possède une échelle à marée, marque le début de ce chenal.

Le centre de la baie de Seine
   Du haut de ses presque 10 mètres de haut, il est très visible dans la baie de Seine.
Honfleur se situe en effet sur la rive gauche de l’estuaire de la Seine, à une dizaine de kilomètres en amont de l’embouchure. A ce niveau, les deux rives ont été encadrées par deux grandes digues qui se poursuivent bien au-delà d’Honfleur ; ces digues sont conçus pour canaliser les sédiments de ce grand fleuve, de manière à limiter l’envasement. Il se dit qu’avant, et cela jusqu’au milieu du XX siècle, l’estuaire de la Seine était quasiment impraticable ; les bancs de sable mouvants ne permettaient qu’à quelques pilotes expérimentées  de remonter un bateau vers Honfleur, voir Rouen.
   Et puis les grands travaux arrivèrent, et le fleuve fut maîtrisé, encadré entre deux longues séries de digues qui partent quasiment de l’estuaire du petit fleuve la Risle (entre Honfleur et Tancarville) et qui dirigent le flot puissant du fleuve vers la Manche ; bien sur, il faut toujours draguer et veiller à ce que les sédiments ne réduisent pas la profondeur et ainsi permettre aux cargos de remonter vers Rouen, mais la Seine est devenu un fleuve facilement navigable.
  Pour le spectacle, on peut regretter que ces deux digues aient supprimées le trop fameux « mascaret » ; mais de quoi s‘agit-il ? Et bien, quand les coefficients de marée étaient importants et que la lutte entre le flux de marée et celui de la Seine étaient au plus fort, il arrivait régulièrement que la victoire de la marée se traduise par une vague d’un demi à un mètre de hauteur remontait l’estuaire de la Seine, en déferlant sur les berges. Les promeneurs venaient de loin pour profiter de ce spectacle ; mais celui-ci pouvait devenir tragédie, car c’est, on raconte, un mascaret qui noya la fille de Victor Hugo. Enfin, nos sommes au XXI siècle, et maintenant la Seine coule encadrée par ces digues qui contiennent et dirigent son flux puissant ; et les voiliers peuvent remonter la Seine sans aucun problème de navigation, sous la seule condition d’attendre durant le plus fort du jusant.
  Le paysage est très contrasté durant cette remontée ; nous avons sur la gauche une zone industrielle moderne, avec Port 2000, le (très) grand port à containers du Havre, on dit même que c’est le plus grand d’Europe; hélas cela n'est que trop faux !! Le Havre aurait pu, aurait du devenir le premier port à containers d'Europe .. mais cela est une autre histoire; et puis sur la droite la cote normande avec des petits manoirs à flanc de colline, une forêt clairsemé, le vieux Phare de la Falaise des Fonds qui guide durant la remontée de la Seine avec une des plus complexe signalétique que je connaisse, trois secteurs et autant de signaux; et sans oublier la nouvelle île dite des oiseaux; amas de rochers complètement inutile bâti selon les consignes écologistes d'ignares patentés.
  Il y a deux parties bien distinctes entre ces deux grandes digues ; d’abord le chenal des cargos dans sa partie sud, au raz de la digue sud dite du Ratier. Ce chenal est toujours dragué, tous les jours de la semaine , de manière à garantir une dizaine de mètre d’eau sous la quille des cargos. Et puis il y à la partie nord de la Seine, qui occupe les trois quarts du fleuve, jamais dragué; mais ayant toujours 3 à 4 mètres de fond ; et où la navigation des bateaux de plaisance est à la fois facile et obligatoire. Il nous est interdit d’aller dans le chenal des cargos; cela est bien compréhensible, car ces monstres doivent naviguer dans un très étroit chenal, et ils ne pourraient pas physiquement éviter un bateau de plaisance, même s’ils le voulaient.

  Cette remontée fait 7 à 8 nautiques, et il faut entre une à deux heures pour arriver en face de l’entrée du port d’Honfleur. Est-il ou non facile d’entrer dans ce port ? C'est-à-dire difficile de passer le sas ? Les avis sont partagés. En positif, nous avons un sas dont le fonctionnement est bien connu : les heures pleines pour entrer dans Honfleur et les demies pour y sortir;  des éclusiers sympathiques prêt à attendre quelques minutes si on les appelle par VHF. En négatif : les bollards (les grosses pièces en fer auxquels les bateaux s’accrochent par des amarres durant le sas et qui montent et descendent avec le changement des hauteurs d’eau) ne sont pas si pratiques, et sont conçus pour des grosses vedettes voir les petits cargos.




   Le sas reste-il parfois ouvert ? OUI, cela m’est arrivé de rares fois, il reste ouvert quand la cote est sans doute supérieure à 8 mètres.
  Je ne dirais pas que ce sas soit parmi les plus faciles, il faut avoir une gaffe solide en solo pour agripper les bollards, mais enfin, le sas est assez profond pour que l’on soit à l’abri des rafales de vent, et je ne garde de pas mauvais souvenirs de sassage, comme à Ouistreham par exemple.
   Une fois le sas passé, et dès que les deux portes s’ouvrent, le paysage de la ville apparaît et nous avons un autre monde. Nous voila plongés dans le passé, et, dans un premier temps, il s’agit du début du XX siècle que nous voyons, avec cette architecture à la fois solide et bourgeoise ; le bateau se déhalant dans un grand chenal, entre deux solides jetées.
  Il y a une intersection en Y, et sur la gauche un chenal mène à ce qui fut l’ancien port industriel de Honfleur, ce port est dit « de l’est » ; honnêtement, je n’y suis jamais allé bien que je sache qu’il y ait des horaires d’ouverture de son pont qui se lève. Sur la droite, le long du quai, on peut voir les premiers voiliers qui se sont mis à l’aplomb de celui-ci, ce sont souvent des grands voiliers qui sont au-delà de la taille maximum pour entre dans le bassin intérieur.
  Depuis peu, le printemps 2011 il me semble, il y a un vrai ponton pour les visiteurs sur la droite; ponton bine plus confortable mais aussi moins aventureux que l'ancienne halte; ce ponton est équipé de tout les confort (eau + électricité), et sa prote est protégé par un code qui est inscrit sur la partie intérieure de cette porte. 
  Et puis on accède à un large bassin, où sont amarrés les bateaux de pêche et les vedettes de promenade ; juste sur la droite, il y a une petit bout de quai qui joue le rôle de "ponton" d‘attente pour entrer dans ce lieu quasiment sacré pour un voileux, le saint des saints : le bassin de la Lieutenance.
  Ce merveilleux vieux bassin, qui constitue une partie importante de l’attrait touristique d’Honfleur, nous plonge en quelques mètres dans une atmosphère du XVII siècle. Mais il est fermé par un pont, sur lequel très nombreuses sont les voitures qui passent, et qui semblent en interdire l’accès. Comment fait-on pour y pénétrer avec un voilier ? Rien de plus simple ! Toutes les heures demies (tombant pile à 30 minutes de l’heure) ce pont se transforme en pont-levis, se soulève majestueusement pour laisser passer les voiliers. Il suffit de se présenter quelques minutes avant, et le préposé, toujours soigneusement caché, fait son ouvrage.
  Si en basse saison, le fait d’arrêter la circulation pendant quelques minutes pour un seul bateau peut sembler un luxe ; en haute saison cela constitue plutôt un spectacle très amusant pour les nombreux touristes ; et je suis sur d’être sur des centaines, milliers de photos en train de traverser ce passage pour accéder au bassin de la Lieutenance; car tel est le nom du vieux bassin intérieur de Honfleur.
  Une fois à l’intérieur de ce bassin pas si grand, y trouver une place parait au début difficile ; le ponton visiteur se limite à DEUX places sur lesquelles les bateaux visiteurs se mettent à couple, souvent sur 4 à 5 rangs en pleine été. Pour échapper à cela, il existe une botte secrète : le dernier levage du pont à lieu, en été à 19 heures 30, donc aucun voilier ne peut se présenter après, donc les places de propriétaires libres ne peuvent plus être prises par leurs légitimes occupants; si le matin suivant on est sur de partir tôt, ou de rester à bord, on peut les occuper sans causer aucune gène ; j’ai d’ailleurs pu vérifier l’accord tacite des gestionnaires du port.


farfa à Honfleur sur une place propriétaire
  Une fois amarré à un emplacement, la fin de journée commence souvent par un petit repos, une bonne sieste ; le tout est suivi (ou précédé) d’une petite balade autour de ce bassin.
  Quand vient de début de la soirée, et où doit commencer le diner, un débat toujours revient : manger sur le bateau ou chercher un restaurant ? Et alors, sur cette question, je crains d’apporter une réponse décevante : il n’y a pas, à ma connaissance, de restaurant à recommander autour du bassin de la lieutenance. Certes, nous avons des dizaines de restaurants ouverts sur le bassin, avec leurs terrasses accueillantes ; mais, en toute franchise, je ne peut pas recommander un de ces restaurants pour son rapport « qualité / prix ».
  Enfin, l’équipage est restauré, une bonne nuit de sommeil a suivi ; et nous sommes le lendemain matin, c'est-à-dire très souvent le dimanche matin.
  Le bassin de la Lieutenance s’est doucement éveillé ; quelques promeneurs sont venus prendre leurs cafés, et l’équipage de farfa II en fait de même. La principale et grande question que l’on se pose est à quelle heure partir sachant qu’il faut négocier entre les heures d’ouverture du bassin, les courants de marée dans la Seine et les heures d’ouverture de port Deauville ; le capitaine trouve toujours la bonne solution.
  Alors que, la veille, la levée du pont de la lieutenance se faisait avec une foule compacte ; le départ du dimanche matin a lieu dans le calme et la solitude ; et, pour peu, on pourrait craindre que le préposé au pont ne soit absent. Après le franchissement de cet obstacle, en avant toute vers l’écluse.
  Il est par contre fréquent que l’horaire du sas soit réglé en fonction des vedettes de promenade, cela n’est pas grave mais impose une attente entre 5 et 15 minutes. Mais une fois sorti, c’est toujours une surprise de se retrouver entrainé par le courant, soit de flot ou alors de jusant ; dans les deux cas ( le flot avec la tenue du plein, ou le jusant avec le courant de la Seine) le résultat est parfois spectaculaire, et je me rappelle les nombreuses fois où je me suis retrouvé scotché et immobile ou alors dévalant la Seine à une vitesse proche de 5 nœuds.
  Une fois le marérographe paré, il ne reste qu’à mettre le cap sur Deauville, en direct si le banc du Ratier le permet, avec une large boucle dans le cas contraire.

Et voila, nous voici de retour, juste à temps pour prendre
le train qui me ramène vers la capitale.