Les balades de farfa II

dimanche 22 novembre 2009

Un BMS de légende

OUI j'aime les BMS

   Et celui du weekend des 2& & 22 Novembre 2009 fut un BMS de légende, un BMS parfait; que cela veut-il bien dire ? Un BMS ultime permet de voir une météo déchaîne  une mer sportive, un vent terrible dans des conditions de sécurité adéquates, on dira aussi raisonnables.
  Que veut bien vouloir ce mot, proche de prudent?  


dimanche 9 août 2009

La cornouaille britannique

En visitant l'autre coté
de la Bretagne ...


   Pour cette deuxième partie de navigation "été 2009", le départ a eu lieu de Saint Malo en début d'après-midi dans vent faible, hésitant, variable et avec une sacrée canicule. Après une à deux heures de rythme, ce vent faiblard finit par se stabiliser au Nord et je peux mettre le cap au 290; et oui, c'est le cap qui m’emmènerait vers les Scillys !
   Dans mon journal de bord je lis "Le Grand Lejon, phare d’approche de la baie de Saint Brieuc est paré vers la tombée de la nuit"; j’ai aussi pu apercevoir le phare des Roche Douvres dans le soleil couchant. Malheureusement, dans la nuit le vent tourne Ouest puis Ouest-Nord-Ouest en s'établissant dans les 20 nœuds, exactement dans la mauvaise direction pour un voilier voulant rejoindre les Scillys. Le nouveau cap est vers les 340 bâbord amures avec la GV à deux riz et le génois roulé au premier riz. La nuit se passe tranquillement, sans oublier le traditionnel réveil toutes les heures. Au petit jour, je passe les rails, avec l’aide du radar, comme d’habitude.
   Mais, durant toute la journée, le vent refuse de plus en plus, tournant vers un Nord Nord Ouest, et au près je mets le cap au Nord entre 10 à 20 et me résigne à mettre le cap vers la baie de Plymouth. De plus de nouvelles infiltrations d'eau de mer dans l’équipée tribord mouille des livres et mon portefeuille. La journée est difficile, maussade, j’ai peu donc pas assez mangé ; vers minuit je me fais une très chaude alerte due à un cargo. mes calculs n’emmenaient juste à l'est de Plymouth, et une baire fut repéré avec des possibilités de mouillage de nuit; j’arrive donc en baie de Cowsand pour planter la pioche vers 3 heures 30 le dimanche 2 Août.


   Après ces presque 48 heures de navigation, de plus décevantes car n’ayant pas pu faire de l’ouest comme je l’aurais voulu, je m’accorde une journée de repos typique farfa: un bon restaurant à midi et un super pub le soir.


Vue du très bon resto
   Le seul évènement de la journée fut un changement de mouillage pour être moins brassé pour la nuit suivante.

   Départ à 10 heures, avec un cap au 240 vers le Cap Lizard, pour le dernier espoir de franchir ce cap et de rejoindre les Scillys. Hélas, j’ai toujours du vent du Nord à 20 nœuds et ce type de pluie fine, constante et démoralisante. Vers 15 heures, je prends la décision de mettre le cap sur Falmouth, et je mouille sur corps mort dans la baie de Saint Mavres. 
Sans commentaires
   Il y a de nombreux cargos dans la rade; je vais au pub le soir et fais un retour sous la bruine voir la pluie.

   Après un bon repos et un repas dans le même pub que la veille, je prends la décision de rester et de rester en Cornouaille. Après avoir attendu l’arrêt de la pluie, vers les 17 heures, et je lève l’ancre ; j’ai le plaisir de passer devant un Old gaffer qui porte le nom de Florence dans la baie.




   Direction Helford River, une petite heure au moteur suivi d'un dîner à bord. et, surprise, dès le lendemain, j'ai droit à du grand beau temps.


  

   Je prends l’annexe et m’offre un bon repas, avec moules marinières cuisinés à l’anglaise, sur la tof, il y a dans l'axe, ma bière et farfa au mouillage, la vision parfaite d'une bonne nav'.


   Départ vers Megavissey avec un bord de spi symétrique durant 3 heures. Les places visiteurs se limitent à 3 corps morts dans l'avant port, surlequels les voiliers s'attachent devant-derrière.

Le lendemain, visite du musée et balade sur la colline. Achat du RNLI T shirt. Ce port est célèbre pour ses "fish and ships" et on voie des centaines d'anglais manger leurs "fish & ships"le long des quais; en conséquence je m'en offre un, et cela n'est pas si mauvais que cela!
Départ vers Fowey à la voile, mais rapidement j'ai de la pétole et je finis au moteur. Je mouille sur corps mort sur la rive droite, et il y a du monde.

Ce coté Porluan me décoit, un seul pub et une suite de chantier navals plus ou moins à l'abandon. Pour son repas du soir, je traverse et dine en face.

Le lendemain matin est consacrée à la remontée de la rivière avec ces énormes cargos qui chargent le kaolin. Et quand ces cargos redescendent, juste escorté par une petite vedette, le spectacle est garanti.
Départ l'après-midi vers Yealm river, que l'on dit être la perle de la Cornouaille, avec un bord de spi asy. L'entrée de cette rivière est à la fois difficile mais très bien balisé, et la remontée est effectivement splendide. Mouillage très tranquille sur corps mort au milieu de la rivière.

Pour gagner mon pub du soir, je dois faire une belle marche d'une demi-heure.
Je suis réveillé le samedi matin par le harbour master qui me demande son du, et je part vers 10 heures pour Dartmouth, avec "soleil et pétole" pour passer devant Start Point; j'ai quand même pu mettre un peu le spi symétrique.

Sur ancre à Dartmouth, mais 5 £ quand même. Enfin trouvé du cash pour continuer à payer les mouillages !!!

Après une bonne nuit, je fais l'avitaillement en bière pour mon ambitieuse navigation du jour, avec départ un peu tard, après le plein de gasoil. Grand soleil et canicule ; spi symétrique puis moteur direction le raz de Portland. Au milieu de la baie, j'ai la surprise d'être éscorté par quelques dauphins, la tof n'est pas terrible, mais enfin on les voit plus ou moins bien

A partir de 11 heures du soir, dans la nuit avec un vent faiblard et le courant de jusant, j'ai toute la flotte de la course du Fastnet à contre bord. Eux doivent lutter, à la voile, contre le courant, tandis que moi je l'ai favorable et que je suis au moteur!!!
Grace aux instructions nautiques, je sais que je peut passer au raz du cap de Portland, car les conditions sont bonnes; ce cap peut générer un "raz" presque aussi mauvais que le Blanchard
Arrivée 3 heures à Portland Inner Harbour.
Ah ! Le matin, l’ancre légère chasse !! Départ en vrac et puis direction Weymouth. Ouf !! Sur un ponton avec électricité, à la 3ème place sur quatre. Balade vers le Noth Fort mais j'arrive trop tard la visite.
Départ 7 heures 30 le lendemain pour la traversée de la Manche. Au début pétole avec moteur et puis le vent rentre par le nord ouest ce qui permet de mettre le spi symétrique. Vent + soleil + chaleur !! Mais je lambine et arrive à Aurigny un peu tard, la nuit venant de tomber. Le port est plein comme un œuf, mais, grace à mon achat récent d'un vrai projecteur nocturne, je peut voir la situation et je prends un corps mort résident suivi d'un repas à bord.
Départ 10 heures le lendemain matin (sans avoir été à terre car j'étais sur un corps mort de résident!!!) pour le Blanchard avec un vent parfait d’ouest de 10 à 15 nœuds, mais du brouillard puis ou moins brumeux.
Pas de spi dans le Blanchard !! Ma navigation loin d’être parfaite avec un bord trop sud avant le Blanchard et trop Nord après. Avec la brume, je n'ai vu le phare de la Hague qu'à la jumelle. Arrivée vers 16 heures au port de Chanterenne, avec un grosse faim calmé par une orgie de Mac Do suivi d'une sieste.

En fin d'après-midi, je suis perplexe car ma prise à quai ne marche pas; mystère. Je finis par la démonter et découvre horrifié que le branchement était mal fait, trop peu de fil de cuivre faisait passer le courant, et qu'elle commençait à fondre. 
Ma première activité le lendemain matin a été de trouver une nouvelle prise et de la changer. Et puis, j'ai fait une superbe navigation vers Saint Vaast la Hougue, avec utilisation des courants et des chenaux entre les cailloux ; d’abord les trois pierres puis le Hardouin et le Run au final.
Exemple avec le passage du raz du cap levi au plus près

Suivi d'un passage "à terre" du Phare de Gatteville.

Farfa II était le plus petit mais a été le plus rapide des 15 à 20 bateaux ayant quitté Cherbourg en même temps pour rejoindre Saint Vaast la Hougue. Cela m'a aussi permis de prendre une place visiteur tranquille avant la cohue des poursuivants
Moules frites au Perey à 15 heures et assiette de fruits de mer le soir. J'ai ensuite transféré la chaussette du spi asymétrique au symétrique car il était prévu de l’ouest le lendemain.
Lever à …. 5 heures 30 !! Et oui, l’écluse ferme à 6h17 et le matelot obéi à la marée. La sortie de fait de nuit, cela n’est pas si facile, même avec un GPS et son lecteur de cartes ; chaque ombre devient un fantôme. Je suis récompensé par un lever de soleil de face, le vent est favorable au début, du Sud ce qui signifie spi asy sans chaussette pas de chance. 
Mais lentement le vent faiblit et tombe, et suivent 4 heures de moteur. Je passe devant un gros cargo à l’ancre au large de Port en Bessin, bizarre. Le retour du vent se fait au final avec un vent due Nord, avec une brise thermique typique d’un après midi estivale. L’arrivée à Deauville est vers les 18 heures avec un sas typique de la mi-août ; les habituées comprendront. Cette croisière de finie par un diner au Pirate.
600 nautiques pour une belle balade couplant Anglo+ Cornouaille.

mardi 21 juillet 2009

Vers les Anglo


De Deauville à Saint Malo
en passant par les Anglo ...

   Samedi 18 juillet, je suis parti de Ouistreham en taxi, pour rejoindre Deauville et ramener farfa II à Ouistreham. Le temps était beau : soleil avec quelques nuages et un peu de vent. Bien sur, il y avait ce « BMS en cours » qui annonçait un « force 7 ou plus d’ouest» pour l’après midi, mais comme j’avais décidé de faire la route au moteur, vent et mer de face, et je comptais faire cette route, habituelle pour moi, assez facilement.
En fait de « force 8 » j’eus droit a un 40 nœuds établi soit force.. 9, et l’ouest s’est transformé en Noroit, qui m’a apporté de la mer que l’on peut qualifiée de « forte », c'est-à-dire 4 heures pour faire Deauville Ouistreham au moteur par 40 nœuds, la PIRE nav’ que je n’ai jamais faite ; comme quoi, les surprises restent courantes en mer, et la MTO reste la reine.

   Le lendemain, départ Ouistreham 10 heures, le vent est SSO à SO entre 15 et 20 nœuds et je pars avec 1 riz dans les voiles; le cap est mis sur Saint Vaast le Hougue. Une belle navigation, sauf les infiltrations dans l’équipet tribord quand il y a des vagues plus du vent et donc des embruns. Arrivée 19 heures ; suivi d’un repas surprise avec Pegase que je retrouve par hasard au port.


Gatteville


   Sortie de Saint Vaast la Hougue et direction Cherbourg par le Raz de Barfleur au programme de la journée suivante; les conditions sont excellentes et (mais ?) je me donne comme objectif de chercher « le raz » en passant dans le coin déclaré le plus roof (dur) et me trouve avec une déferlante et 50 litres dans le cockpit. Arrivée Cherbourg avec Pegase vers 16 heures.




   Pour rejoindre Guernesey, nous partons, avec pégase, vers les 7h30 pour être au fort de l’ouest avant 8H30 ; l’objectif est le Raz Blanchard, que l’on doit toujours passer avec un certain respect et dans le cadre d’une navigation bien préparée et puis Guernesey dans la foulée. Après le fort de l’ouest, nous faisons une partie de rase cailloux, selon les recommandations du matelot écumeur, pour profiter des différents contre courants et cela jusqu’à tourelle « Basse Brefort » en profitant d'un noroît 10 à 15 nœuds. Le matelot pégase, récemment équipé d’un GPS lecteur de cartes, s’en donne à cœur joie dans et passe les cardinales Nord par leur sud.
   Et puis nous arrivons au raz Blanchard et le tapis roulant se met en place, nous entraînant sans effort vers le sud-ouest.




   Belle et calme navigation, malgré un temps qui est devenu nuageux, et à 17 heures j’arrive au ponton d’attente; une demi-heure plus tard nous entrons dans la marina du vieux port de Saint Peter. Il est toujours impressionnant de passer sur un seuil, tout d'un coup un mur sous marin se révèle et on croise les doigts que cela passe; n'oublions pas qu’il s’agit sans aucun d’un des plus anciens ports de plaisance à seuil, voir le plus ancien. Diner à bord de Pegase, cuisine faite par le skipper.

   Pour gagner Jersey, je dois sortir, au lendemain et à cause des horaires de marée, de la marina avant 9 heures 30 ; et je vais me (re) mettre au ponton d’attente. Pour gagner la ville, et comme à chaque croisière estivale, l’annexe est gonflée.



   Une fois en ville, je cherche quelque chose qu’il m’a été dit de traditionnel, il s’agit trouver du crabe en vente à Guernesey ! Malheureusement, les traditions se perdent, et dans ce port si connu pour ces crabes frais, il m’a été impossible d’en trouver un seul ; et l’ancien marché aux produits de la mer a été transformé en magasin de mode. Départ 13 heures vers Jersey, avec un suroît 15 nœuds. Arrivée dans la 1er marina, mais surprise je ne trouve que des places résidents, et la porte automatique pour sortir est fermée ; donc repas à bord.

   Le 23 Juillet, je suis sortie assez tôt de la marina, et me suis mis au ponton pour attendre 13h30: c'était en effet la meilleure heure de départ pour aller à Chausey. Petit tour en ville, et j’en profite pour acheter diverses choses dont mon nouveau parfum le « Light Blue ». Je me précipite dans le premier pub ouvert et m’offre un bon English burger. Le départ vers Chausey a lieu vers 13 heures, en même temps que le bateau auquel j’étais à couple ; une fois parti nous avons eu un peu de vent et puis pétole. J’arrive à Chausey toujours émerveillé par le spectacle des rochers. Je prends le Passage de la « grande porte » et remonte le Chenal Beauchamp.


   Superbe mouillage entre les rochers « la Culassière » et « la grande mauvaise » Ah ces noms de rochers toujours aussi misogynes.

La Culassière


La Grande Mauvaise
   Je suis réveillé le lendemain avec l’alarme GPS car l’ancre (la nouvelle légère en alu) dérape, entre les 2,5 nœuds de courant et le force 6 dans le même sens. Il faut dire que je m’y attendais, et j’imaginais bien que ce matin cette ancre légère pouvait déraper. Mais j’étais tranquille, car j’avais repéré que les fonds remontaient lentement et que l’ancre devait raccrocher. La remontée du mouillage fut très pénible, main sur main sur le guindeau. Et puis la navigation s’est faite au moteur ; à quoi bon monter les voiles, j’avais qu’une heure de navigation pour rejoindre le Sound. La sortie du chenal Beauchamp me donna une sacré frayeur avec la vue des « Piliers », une tête de rocher qui ne dépassait que de 20 ou 30 centimètres, et cela quasiment au milieu du chenal. 




   Vous voyez sur la photo, cette écume n'est pas une vague, mais un rocher !! J’y aurais bien mis une perche. Au final direction vers le Sound toujours au moteur. Après m’être mis au mouillage devant-derrière comme cela se fait dans le Sound. Je m’offre un superbe restaurant avec palourdes farcies et homard tout en ayant une vue (lointaine) sur farfa II. 
Croyez moi sur parole,
farfa est au mouillage en face

   Juste en sortant, un énorme orage, avec une pluie diluvienne. Revenu sur farfa II, j’ai le plaisir d’admirer la patience et la technique d’un grand goéland marin en train de massacrer une grande sole pour arriver à l’avaler ; au bout d’une demi-heure, et après plusieurs essais infructueux, ce goéland arrive enfin à l’avaler… et il reste après une bonne dizaine de minutes à démarrer sa digestion.

   La dernière étape Chausey Saint Malo fut une promenade de santé, avec un beau soleil et une vraie pétole ; je rate l’entrée du port de peu, et doit attendre 3 heures que la marée remonte sur une des bouées d’attente situé juste à l’entrée du port des Sablons. Mon fils et ma future belle fille viennent me faire un coucou à pied. Je rentre finalement dans le port vers 18 heures.

jeudi 16 juillet 2009

Croisière 2009


En guise d'introduction...

   Comme toutes les cinq dernières années, mes projets de croisière estivale tenaient en un seul mot : cap à l’ouest ! Cap vers ces contrées magiques qui sont pour tous les voileux, celles qui sont au delà du soleil couchant !!
   Et comme souvent, les vacances ont été intégrées à cette croisière, et j’ai (nous) avons commencées avec quelques jours à Ouistreham.

PS: Il y a moins de photos, mon appareil "waterproof" est HS, et il ne me reste que le téléphone portable pour immortaliser ces quelques jours de navigation.

mardi 26 mai 2009

Retour 2ème journée

De nuit sous BMS


   J’avais bien trouvé le rythme avec un réveil toutes les heures grâce au minuteur ; à chaque fois je jette un coup d’œil sur le radar qui est bien réglé sur son mode alarme car, enfin, je maîtrise ce réglage; de plus les voiles ont droit à un nouveau réglage régulier. Le vent forcit, passant de 20 à 25 nœuds; et je me mets sous grand voile et génois à un riz et puis deux riz, ce passage au deuxième riz est d’ailleurs assez sportif mais roger tiens très farfa qui, avec le courant de flot, cavale de plus en plus vite, toujours entre 6 et 7 nœuds voir 8.
   Avec le temps qui est devenu pluvieux, j’ai droit à mes premières alarmes radar dues à des zones de pluie qui sont parfaitement repérées. Entre 3 et 4 heures, nouveau réveil due à l’alarme radar ; et j’ai la surprise de voir un « gros truc éclairé de partout »; je fais une tof, et essaye de garder ma peur pour moi.





  Dans la nuit, je me trompe sur sa route et sur son feu rouge, et je fais demi-tour; avant que tous rentre dans l’ordre ; j’aurais du me souvenir « rouge sur rouge rien ne bouge ». Le BMS est annoncé et répété sur le 16 à partir de 4 heures du matin; le vent est devenu très tonique, 25 nœuds établis et de longs rafales plus fortes, orienté d’Ouest à Ouest-Nord-Ouest; mais farfa tient très bien le coup.
  Au petit matin, j’avance toujours aussi fort, cela tartine malgré la mer qui a grossie; mais tout est incroyablement OK sous deux riz grande voile et génois, et farfa fait une belle chevauchée ; très au large de l’Antifer, 3éme alarme radar avec un cargo qui a une route type Le Havre Fécamp.
   Durant la matinée, vent et pluie sont bien au rendez vous; avec mes deux riz grand voile et génois, farfa tiens très bien le coup ; j’ai droit à des quasi surfs sur les vagues ; la vitesse maximum de 9 nœuds est tenue pendant quelques secondes !! Je fais une vidéo mais on ne voit pas l’intensité des vagues.




   Vers 10 heures, le vent se calme, et je peux larguer un riz du génois ; l’arrivée à Deauville est sportive, il est bien précisé, dans les instructions nautiques, que l’accès à la rivière de la Touques est fortement déconseillé par tempête de Noroit, cela pouvant provoquer des déferlantes dans ce chenal ; ce sont justement les conditions de ce matin ; seul point positif, nous sommes en tenue de plein, donc à l’étale, et il doit y avoir peu de courant.
   Enfin, après quelques beaux coups de roulis, et quelques larges lacets, farfa tourne à droite vers la marina, et puis voilà le sas grand ouvert qui m’attend, farfa est a son ponton.


C'était mon premier "express" Deauville Cowes.
250 nautiques et deux nav’ de nuit;
 avec un météo allant
de la pétole tropicale
à la tempête hivernale.

lundi 25 mai 2009

Retour 1er journée

En attendant le BMS



   Le reveil du matin montrait une pluie fine, tenace, déprimante et typiquement britannique; mais le ciel finit par s’éclaircir et, vers les 11 heures, tout le petit monde des bateaux à couple est parti quasiment en même temps.



   Ah l’incroyable capacité des anglais à partir d’un ponton à plusieurs ! Cela donne un vrai ballet de manœuvres ou chacun connaît son rôle, et cela sans se dire un mot.



   Je pars moi aussi en début d'après-midi en sachant très bien que la pétole va m’accompagner une bonne partie de la journée, mais qu’un BMS d’Ouest à Nord-ouest est prévu pour le milieu de la nuit et la matinée suivante. Me présentant un tout petit peu trop tôt dans le Solent, d’une heure pas plus, je dois refouler la fin du courant de flot ; mais cela me permit de profiter de l’étale de pleine mer aux Needles, avec peu de vent et mer d’huile, et de faire une (très) belle vidéo de ces trois dents ou aiguilles.



      Et puis car au 140°, avec un courant de jusant légèrement défavorable dans le vent faible ; le résultat est une alternance de voile et moteur jusqu’au milieu de la nuit, vers 11 heures voir minuit. Durant cette période je ne que trois ou quatre voiliers rentrant sur Cowes.
   Le passage des rails s’est fait à la nuit tombante, avec une légère brume ; et le radar est mis route pour bien repérer tous ces cargos. Enfin vers minuit, la bascule Ouest arrive enfin, et le vent s’établit en se renforçant minute après minute : 10, 15 et puis 20 nœuds. Le moteur est enfin coupé et farfa s’envole à plus de 5 nœuds sur voiles seul.

dimanche 24 mai 2009

Entre Cowes et Lymington

In the Solent

     Le lendemain, en me réveillant, je découvre à couple de farfa un autre bateau;  habitué aux voiliers anglais si bien entretenus, je suis étonné de découvrir une quasi épave comme je n'en que j’ai rarement vu ; c’est un sailmaster (équivalent d’un petit westerly centaur), l’équipage se compose du père et de ses deux fils qui ont, par exemple, un vieux ventilateur rouillé en guise de pseudo éolienne.


      Petite visite dans Cowes, avec arrêt et recueillement devant la boutique « Beken of Cowes » ; elle est fâcheusement fermée car « Sunday Close » œuf corse.


     J’ai aussi repris le chain-ferry, et entendu son bruit à la fois nostalgique et insupportable, mais si utile pour aller vers Cowes East. Au retour je m’achète un ensemble short plus T-shirt Musto Rouge, la couleur de farfa, ainsi qu’un nouveau matereau arrière en acajou; c'est toujours lui qui me sert à montrer le drapeau tricolore, celui de la marine qui n'est pas 33/33/33 mais 37/33/30.

Les canons donnant les départs de régate
   Déjeuner en face de la Marina, dans un très ancien pub, le Pier View; et puis départ vers Lymington, juste en face un peu vers l'ouest, avec le courant favorable de jusant et peu de vent ; les voiles sont hissées et rapidement rangés car courant plus moteur à 1800 tours m’entraînent à la vitesse de 8 nœuds vers ma destination.
    En arrivant près de Lymington, je passe devant un pylône en mer dont le nom est très exactement « Jack in the basket » ; une petite explication sur cette appellation, elle vient du guide Cunliffe. Dans les temps anciens, le temps où la pêche se faisait à la voile, la tradition rapporte que les femmes de marins venaient mettre le casse-croûte de leur marin sur ce pylône à la sortie du port ; ainsi ceux-ci pouvaient venir prendre leur « basket » ou panier à la volée et recommencer à pêcher dans la foulée, tout en ayant la satisfaction de prendre le bon repas comme à la maison ; d’où le nom de ce pylône à l’entrée du port de Lymington. Le chenal qui suit est très bien balisé, et les nombreuses boucles ont embouquées sans problème. Par contre, je n’arrive pas à trouver un ponton visiteur dans la première grande marina à bâbord. Remarquant que de nombreux bateaux sont amarrées à des corps mort « devant- derrière » et avec des pare-battages sur le coté extérieur, j’imagine qu’il est permis voir recommander de se mettre à couple ; et c’est ce que je fais.
    Mais le harbour master arrive et me demande si j’ai une annexe ; après ma réponse négative car mini-farfa n'était pas gonflé, il m’emmène au ponton visiteur; imaginez deux places cote à cote sur un petit ponton, avec les bateaux qui se mettent à couple. Je me retrouve rapidement le 3ème de 5 bateaux ; le prix est quand même modéré pour la cote sud : seulement 13 livres.

farfa troisième sur les cinq voiliers à couple

    S’en suit une petite balade en ville sous une chaleur écrasante qui devient écrasante, et cela en Angleterre au mois de mai avec un BMS à venir. Le dîner se passe au pub en face du port avec comme commande l’habituel burger double, la surprise est venu d’une bonne bière qui nous venait d’Italie.

samedi 23 mai 2009

aller vers Cowes 2ème jour

Arrivée à Cowes

     En fin de nuit, alors que nous approchons des rails dans la très pale couleur rose orangé d’un lever de soleil sur la Manche avec un vent d’est faible et une mer d’huile; le spectacle d’une trentaine de voiliers à contre sens régatant sur le parcours inverse du mien apparut ; et oui ils font la course Cowes-Deauville; et pour eux pas de moteur, pas de risée Nanni ou Volvo.
     Vers les 9 heures, le vent est revenu; le moteur fut éteint et le spi asymétrique envoyé. Léger petit déjeuner dans un vent d’est-sud-est de 10 à 12 nœuds ; cela avançait bien, le nouveau bout dehors résiste, il travaille cependant aussi un peu en souplesse et prend parfois des angles étonnants. Vers 14 heures, je fais bonjour très amicale à la très célèbre tour Nab ; mais que se passe-t-il ?
   Elle semble bien malade avec son cerclage en poutrelle d’acier. Cela fait exactement 100 nautiques depuis Deauville en plus ou moins 24 heures; la moyenne, pénalisé par le manque de vent, est 4,2 noeuds. 

La tour Nab en réfection

     Le chenal du Solent Est est embouqué peu après, le courant passe de neutre à légèrement contraire ; dans ce type de situation (avoir plus ou moins prévu d’arriver à la renverse du courant), le skipper est assez heureux voir fier de lui et de mes capacités à calculer les marées. Mais le vent faiblit et je remets le moteur en face de Ryde.
     Juste avant l’entrée de Marina River, deux voiliers se sont échouées près de la cote, sur un banc de sable; on peut facilement imaginer qu’ils aient été en train de régater bord à bord et que, l’œil rivé sur l’autre, ils en aient oublié de regarder le sondeur. Ensuite ils se sont fait prendre par le courant de jusant sur un des nombreux et traîtres bancs de sable de cette partie du Solent.


   L'arrivée au Haven Yacht Club se fit vers les 18 heures, bien sur au ponton visiteur mais coté intérieur; et cela après une belle manœuvre au moteur pour me mettre dans le petit trou de souris entre plusieurs voiliers à couple dont un catamaran. Cette arrivée est suivie d‘un repas délicieux et copieux face à la mer ; un peu même trop copieux avec deux « meals » ou plats principaux « burger special » et puis « crab cake ». Enfin, je n’avais pas fait de vrai repas depuis presque 36 heures ! Est-il utile de préciser que je suis dans ma couchette dès 8 heures ? 7 heures en local, et cela pour une nuit très réparatrice.

vendredi 22 mai 2009

Aller direct vers Cowes : 1er jour

Le vendredi 22 Mai,
nous y voila !

     La matinée est très chargée; je n’arrive que le matin, vers 11h30 heures et le sas est prévu pour fermer à 13h30 ; farfa II est rapidement préparé, le plein d’eau fait ainsi que les courses au supermarché; puis je prends une bonne platée de spaghetti chez Bertella et je quitte le ponton à 12h30. et là, mauvaise surprise, le sas vient juste de fermer et je dois faire des ronds dans l’eau pour attendre l’ouverture suivante, j’en profite pour faire le plein de gasoil. Alors que l’heure limite de sortie de Deauville est fixée à 13h30, je quitte le sas à 13h10, pour une nouvelle séquence émotion.
     L’œil rivé sur le sondeur, j'essaye de garder farfa sur la partie la plus profonde du chenal, partie gravée qui doit être gravée dans mon cerveau reptilien, car il ne faut surtout pas échouer farfa II ; cela consisterait d’abord un contretemps fâcheux pour ma croisière mais aussi une honte gênante voir insupportable.
   Cela passe, même si pendant une cinquantaine de mètres, je n’ai eu que seulement 30 centimètres d’eau sous la quille, et je suis enfin dehors. Cap au 360°bâbord amures dans un petit Noroît de 6-8 nœuds et grâce au courant de jusant, je suis lentement dépallé vers l’Angleterre par ce bel après-midi ensoleillé.

La vie est belle dans on va vers l'Angleterre

     Navigation très tranquille durant toute l’après-midi, comme je les aime ; vers 19 heures, le vent vire lentement vers le NE, toujours aussi faiblard ; pour le suivre, je vire de bord et repart tribord amures. Et puis, car même si j’ai le temps, il faut cependant avancer et le moteur est mis vers 21 heures, 1800 tours pour 4,8 nœuds.
     Superbe nuit sans nuage, ciel étoilé de 10 000 étoiles; et cela même si l’humidité tombe vite et mouille tout. Je me mets au rythme d’un réveil toutes les heures bercé par le bruit du moteur.

jeudi 21 mai 2009

De Deauville à Cowes d'une seule traite.

Comment aller à Cowes
en partant 
de Deauville.

   Depuis déjà quelques temps déjà, une idée me travaillait : pour aller en Angleterre et plus particulièrement à Cowes, en partant de Deauville, il me fallait faire :
  • soit Deauville puis Saint Vaast la Hougue, Cherbourg, et enfin Cowes ; au final trois grandes journées de navigation avec, à chaque fois, un départ vers 7 heures du matin ; de plus le détour vers Cherbourg rallonge la route.
  • ou alors Deauville, Fécamp, Newhaven, soit deux jours de navigation; mais il faut rajouter une ou plusieurs journées pour faire route vers l’Ouest et rejoindre Cowes, et on a le risque de se faire bloquer par des vents d'Ouest. 
     Ces deux options sont longues, durent entre deux, trois, voir quatre jours et rajoutent des miles par rapport à ………… la route directe, bien sur ! En jetant un coup d'oeil sur une carte, la route la plus simple pourrait être la route directe: une ligne droite relie Deauville et Cowes. Oui mais la distance est de 120 nautiques, soit un temps de trajet de 24 heures à 5 nœuds et de 30 heures à 4 nœuds. Le plan "route directe" impose une « nav’ de nuit ».
     Cependant, en étudiant ce trajet d’un peu plus près, on peut imaginer qu’avec un départ de Deauville fin de matinée, on abordait les rails vers 5 heures du matin, et on pouvait arriver à Cowes vers le milieu de l’après-midi.
     Et pour le retour, avec le même départ fin de matinée, les rails sont traversés en début de nuit et l’arrivée se fait la aussi en milieu d’après-midi. Enfin, s’habituer à faire des navigations de nuit en solo en Manche est un nécessaire et important entrainement pour pouvoir envisager de rallier un jour, qui j’espère est proche, ce mythique phare du Fastnet qui constitue toujours pour moi un Himalaya à atteindre.

Le vendredi 22 Mai 2009, nous y voila !

dimanche 22 février 2009

La "bouée phare" du Havre

Samedi 21 Février au large du Havre


   Au large du Havre, et portant le qualificatif de "phare d'approche", il existe une ... bouée ? ... Phare ? ... Émetteur radar ? Cette "structure", qui est toutes les trois à la fois, se révèle des plus étonnantes.
  
   De quoi parlons nous ? Et bien de cette "grande chose" qui a été mis là pour que les bateaux, hier voiliers aujourd'hui cargos, la voient bien, allongent leurs routes vers ce point, et qu'ils sachent qu'à partir de là ils seront sous le contrôle, la protection des autorités du port du Havre.
  J'étais depuis longtemps intrigué par ce point sur mes cartes, et un jour, le bon vent, l’opportunité, ou la chance m'a permis d'approcher cette objet si bizarre.

La Bouée - Phare en question 

Presque DIX mètres de haut !!!


La plate forme de plus près

   Voilà, fin du reportage, un objet
de curiosité de plus en Baie de Seine !