Les balades de farfa II

dimanche 27 novembre 2011

Éloge de la trinque-tôle

  
   Imaginez une belle journée d'automne en baie de Seine, avec un vent d'Ouest à Ouest-Sud-Ouest de 20 noeuds établis; quelle configuration de voile choisir ?
    Si on est courageux, cela veut aussi dire "si on a le temps", il faut établir l'étai largable et mettre la trinquette de 13 m²; avec deux riz dans la GV, farfa ne crains plus rien et peut remonter le vent tranquillement.

Ce jour l'ami Benoit avait sorti son First 305 et a pu prendre prendre quelques photos.


     Ah !! N'est-il pas bô mon bateau !! Les amateurs remarqueront que la surface de voile est limité et que celui-ci est bien équilibré, pas trop gîté, dans ses lignes.

Allez un deuxième :-)

dimanche 18 septembre 2011

Une branlée au Rattier

Derrière ce titre elliptique....

   Le banc du Rattier est très connu dans la baie de Seine, il constitue la partie Sud du nouveau chenal dans laquelle la Seine a été canalisé; sa réputation vient aussi de ses moulières; et il faut savoir que ce mot désigne aussi bien les gisements naturels de moules que les femmes de la cote qui allaient les ramasser: en effet ce banc assèche régulièrement et cela qu'un coefficient de plus de 80 est prévu.

   Pour ce retour du Havre de ce Dimanche de Septembre, le BMS numéro 75 était annoncé, avec un vent de Sud-Ouest; il me fallait retourner à Deauville à l'allure du près et passer sur le banc du Rattier avec des vagues formés qui allaient, avec environ 5 à 7  mètres sous la quille, se redressés et devenir plus abruptes sous l'influence de ce haut-fond. La vidéo suivante rend elle bien de la situation ?





  C'est toujours impressionnant pour un matelot de voir la terre à environ 10 kilomètres tout en sachant qu'il y a moins de 10 mètres d'eau là où il navigue. 

dimanche 1 mai 2011

Spi asy vers Ouistreham

Fête du travail en mer

  
   Avec un grand classique, des bords de spi asymétrique en baie de Seine avec un Nordet de 14 à 16 noeuds; un plaisir toujours renouvellé.


Après le tribord amures,
voici la vison de l'autre coté,
le bâbord amures.


  
   Le souvenir que garde via mon journal de bord est, sur le retour du lendemain, un sassage à Deauville vraiment au delà du raisonnable; en effet, retournant au moteur et déjà limite pour le dernier sas, l'alarme de température d'eau se mit en route; le moteur est éteint et les voiles remises; mais le vent faible me traînait lentement vers Deauville et j'étais quasiment certain de rater le sas; mais une obscure urgence du lendemain matin dans ma "big pharma" m'ordonnait de poursuivre.
   En vue du sas, et pas découragé de voir sa lumière mise sur le rouge, j'ai rallumé le moteur qui avait pu refroidir et passais un coup de fil par VHF l'éclusier en lui demandnat s'il pouvait m'ouvrir dans le cas où je parvenais à la souille; cette endroit est la partie juste avant la porte aval avec il y a un peu plus de profondeur à cause de l'effet de lavage que fait l'eau qui sort; il me donna son accord, je suis sur qu'il était dubitatif.
  
   Et alors je mis la puissance et, à la vitesse maximum, je fonçais confiant dans mon cerveau reptilien qui avait du graver les profondeurs d'eau disponibles pour avoir si souvent contemplé la disposition des bancs de sable pour une 'arrivée devant Deauville à marée basse; pourquoi le cerveau reptilien ? Mais c'est bien là que les souvenirs et apprentissages fondamentaux et importants sont stockés !
   La quille racla un peu le sable; et  je me suis retrouver juste sous la porte de l'écluse, dans cette souille espérée; par VHF le message de victoire fut transmis à l'éclusier; j'y étais, à quelques mètres de la grande double porte du sas; et il me confirma qu'il préparait celui-ci.

   Ultime et terrible rebondissement, la préparation du sas commençait par une vider ce sas des centaines de tonnes d'eau qu'il contient pour le mettre à niveau de l'eau extérieure; et j'ai vu les tonnes et tonnes d'eau de mer qui d'habitude creuse cette souille arriver sur farfa;  ce torrent liquide me poussait sur les bords de cette souille, et j'ai vraiment senti la quille de farfa recommencer à racler le sable et être bloqué sur les bords remontants de la souille.
   Un vrai moment de désillusion a suivi, arriver si près du but et être refoulé si lamentablement; le moteur n'étant plus chaud, je pus lui redemander un ultime effort et; quand le flot de l'eau venant du sas commençait à être moins fort, les 21 chevaux de mon Nanni purent, centimètre par centimètre faire bouger farfa de sa gangue de sable et l'amener dans un ultime sursaut dans le sas; l'éclusier me regarda avec un mélange d'amusement de d'étonnement entrer entre les deux portes du sas.


  Cette arrivée restera comme un must de sassage à Deauville, dans le style séquence émotion.

dimanche 3 avril 2011

La nouvelle Grand Voile

Mais que veut dire "F 1955"
dans cette grand-voile ?

   Depuis le début de l'année, la grand-voile de farfa donnait des signes très inquiétants d'usure avancée; suite à diverses problèmes, je ne pouvais plus hisser au delà du deuxième riz.
  Une GV neuve était en commande et me fut livrée juste pour ce week-end; sur cette voile était marqué " F 1955"; quel était le message ?
  Pour "F" on comprenait facilement, c'était le sigle de "France" dans une voile. On trouve aussi des FRA; on voit ainsi des "F" et des "FRA" sur de nombreuses voiles de bateaux pratiquant régate & course croisière. La conclusion est que farfa est un voilier francais.


  Mais pourquoi "1955"? Souvent le numéro dans la voile est le numéro de série du voilier dans le même type: cela voudrait dire que farfa est le 1955ème Etap 28 qui auraient été construits, c'est beaucoup trop, il n'y a eu que 200 à 300 Etap 28 fabriqués. Les autres fois le numéro est l'immatriculation des voiliers pour les courses à handicap; mais alors ce voilier daterait du début du siècle.
  Ah ! Rappelons-nous que le numéro figurant sur une voile est (aussi) libre, chacun peut y mettre finalement celui qu'il veut, et cela dans la limite de la bienséance. Et ceux qui connaissent un peu l'âme du matelot, plutôt ses état d'âme sur le temps qui passe, et ses interrogations inutiles sur la fin qui nous attend auront devinées : 1995 est sa date de naissance.
  Et oui, depuis ce jour, tous les navigateurs qui auront en visuel farfa II, tous les vacanciers qui verront ce voilier rejoindre un port ou en partir, auront le message subliminal et inconscient : "voila, je suis né en 19955, j'ai donc xxx années, et je navigue pour mon plaisir".



  Ainsi va la vie des matelots en baie de Seine. 

samedi 19 mars 2011

Une marée de 116

Et la mer se découvrit bas
avec ce coefficient de 116


   Et alors, bien des choses étonnantes apparaissent, découvrent. Dans notre coin, la Baie de Seine, on revoit ainsi les restes de vieux drames marins remonter du néant en prenant l’apparence de fantômes revêtues de leur dentelle rouillée; et il y en a eu des naufrages, qu'ils soient le résultat de conditions de navigation trop difficiles ou de guerres fratricides.

   Durant ce samedi après-midi, je savais que la combinaison d'un coeff de 116, de la basse mer proche et de conditions météo très calme allaient me faire découvrir et voir pour la première fois des épaves signalées sur les cartes et qui étaient restés cachés à ma vue depuis presque 10 ans.


Entre Antifer et le Cap de la Hève

Gros plan sur ... quoi donc?
   Ci-dessous cette épave en vidéo de plus près


C'était la marée de 116