Quand un échouement
(déjà lamentable)
(déjà lamentable)
vire au ridicule
absolu
L'après-midi avait pourtant bien commencé; et, en
ce frais début d'après-midi hivernale, j'étais décidé à faire un
aller-retour vers Honfleur, en savourant ces luminosités
que seuls ceux qui connaissent la Baie de Seine l'hiver savent apprécier.
Soleil rasant en Baie de Seine l'hiver |
Bien sur, en voulant sortir
de la marina de Deauville à la fin du jusant, je savais qu'il me fallait aller vite, sortir au plus tôt du port pour ne pas risquer de racler ma quille sur
le banc de sable de la sortie; j'étais déjà sorti de très
nombreuses fois à marée descendante.
Je me
présentais donc à l'écluse, la porte s'ouvrit et je sassait; en sortant de l'écluse, j'ai augmenté le régime du moteur pour sortir
rapidement, et je suis passé entre les deux séries de bouées qui délimite la
route qui nous entraînent vers la rivière Touques; cela constituant
la sortie commune des ports de Trouville et de Deauville.
Il y avait le banc de sable sur la gauche, je le connaissait bien; il suffit de
légèrement passer, forcer un peu la route sur la droite pour le parer
et l'éviter; j'avais fait cette manœuvre des dizaines de fois.
Hélas
(trois fois hélas comme disent les poètes), ce jour là, je suis passer sans
doute juste 2 à 3 mètres trop à gauche (ou pas assez à droite) et le courant
que produit le fleuve la Touques qui se vide au jusant m'a un peu plus que d'habitude déporté sur la gauche; et puis soudainement, ou plutôt assez
lentement, durant quelques terribles secondes, j'ai bien senti que ma quille
raclait ce satané sable qui est la terreur des marins en Baie de Seine.
Immédiatement, et en cela confiant dans la puissance des 21 chevaux de
mon diesel, j'ai enclenché une marche arrière toute; mais cela était déjà trop
tard, entre le courant de la Touques qui me poussait, les phénomènes
d'aspiration d'une quille qui s'ensouillait, c'est à dire qui faisait son
trou dans le sable, et la puissance de mon moteur, le match était perdu
d'avance.
farfa faisant sa souille |
Un p'tit coup de VHF à l'éclusier, il me confirme que
je suis planté, et qu'il ne reste qu'a attendre ... attendre quoi ? Mais la
prochaine marée de flot, c'est à dire entre 4 et 5 heures.
J'ai pensé à (re) mettre les pare-battages pour amoindrir le contact du la coque avec le sable, j'ai aussi mis la pioche pour être sur de ne pas me laisser entraîner lors de la remontée de la marée; et j'ai assisté au spectacle hideux de son voilier se penchant lentement, se couchant sur son coté avec le bruit de l'eau qui courre le long de ses flancs.
Au bout de
deux heures, je suis sorti du bateau, et pris cette photo de mon beau bateau
couché sur le sable, avec la quille qui a fait, grâce au courant de la Touques,
une belle souille.
Que voit-on derrière ? |
Que
venaient-ils faire sur ce banc de sable maintenant bien découvert
? Venaient-ils pour me dégager ?
Non, mais
je vois la pelleteuse faire ce pourquoi elle est conçue, c'est à dire prendre
des pelletées de sable pour les mettre dans la remorque. En un éclair je
comprends ! Je me suis échoué le jour prévu par le port pour réduire la taille
de ce banc de sable !
Ah ! La bien étrange bien d'après-midi qui m'attendait: mon farfa couché sur le coté, quasiment posé sur un monticule, un château de sable qui, au fur et à mesure que la pelleteuse enlevait le sable, donnait l'impression de s'élever.
Enfin, les plus cruelles situations ont toujours une fin; et la marée est (enfin) remontée, le flot tumultueux des grands coefficients est venu et, en l'espace de quelques minutes, farfa s'est relevé.
Au final, je n'avais été qu'une
des nouvelles victimes
de ce maudit banc de sable.
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