Une manière longue et agréable
de rejoindre Paimpol
en partant de Deauville.
de rejoindre Paimpol
en partant de Deauville.
Réveil à 7 heures du matin pour partir au plus tôt vers Saint Vaast la Hougue, je suis bien évidemment seul à sasser une demi-heure plus tard, dans cette très calme matinée; et, après avoir virer le Pylône Nord, cap à l’ouest; cap sur le 270°.
Le vent est d’abord faible, venant du Sud Sud Est ; je prépare le spi asymétrique et celui-ci est promptement envoyé. Et puis, le vent monte en dépassant la zone des 12 à 14 nœuds ; et alors, comme trop souvent avec cet asy, Roger, mon fidèle copilote se mets en vrac dès que le vent arrive dans cette zone et je me retrouve, comme d’habitude, à la barre à essayer maîtriser les départs au lof. Le vent a alors tourné vers le sud-sud-ouest, ce spi est amené dans un petit bord de vent arrière, et farfa II repart au bon plein travers ; le vent continuant à monter, je prends rapidement un riz dans le génois et la grand voile.
Le vent est d’abord faible, venant du Sud Sud Est ; je prépare le spi asymétrique et celui-ci est promptement envoyé. Et puis, le vent monte en dépassant la zone des 12 à 14 nœuds ; et alors, comme trop souvent avec cet asy, Roger, mon fidèle copilote se mets en vrac dès que le vent arrive dans cette zone et je me retrouve, comme d’habitude, à la barre à essayer maîtriser les départs au lof. Le vent a alors tourné vers le sud-sud-ouest, ce spi est amené dans un petit bord de vent arrière, et farfa II repart au bon plein travers ; le vent continuant à monter, je prends rapidement un riz dans le génois et la grand voile.
Certes la vitesse était bonne, et je pensais bien faire les 50 nautiques entre Deauville et Saint Vaast la Hougue en 10 heures après ce départ tonitruant. Cependant, en milieu de matinée le vent a commencé à se calmer, les riz ont été largués et la vitesse s’en est ressentie. Enfin, le soleil brillait, le bateau avançait bien, tout allait pour le mieux ! En milieu d’après-midi les premiers doutes sur mon heure probable d’arrivée, l’ETA comme disent nos amis anglo-saxons, ont commencés à surgir ; en effet je n’étais pas tout seul et ma tendre épouse m’attendait à St Vaast. Tout seul je n’aurais eu aucun problème à arriver très tard, manger rapidement une assiette de spaghetti et à m’endormir comme une masse; mais je me devais d’arriver à une heure descente où les restaurants sont toujours ouverts.
J’ai donc sollicité la risée Nanni et ce brave 21 chevaux qui m’a tant fait avancer ces trois dernières années; mais il a aussi continué à me procurer ces angoisses avec ce régime qui, sans aucune explication diminue tout d’un coup, repart, re-diminue et puis peut marcher comme une horloge pendant deux heures.
Nous sommes arrivés après 9 heures, juste le temps trouver une place visiteur, la dernière du ponton (!!!) et puis une place, la dernière de la terrasse (!!!) au restaurant « Le Chasse Marée ». Après ce bon repas direction l’hôtel où nous avions réservé.
Nous sommes arrivés après 9 heures, juste le temps trouver une place visiteur, la dernière du ponton (!!!) et puis une place, la dernière de la terrasse (!!!) au restaurant « Le Chasse Marée ». Après ce bon repas direction l’hôtel où nous avions réservé.
Visites de la ville et puis de l’île de Tatihou étaient au programme du lendemain; pour y aller à Tatihou nous avons pris le bateau à roues à l’aller, mais nous sommes revenus à pied par le passage du Run ; cette île est vraiment superbe et on ne peut que conseiller à tous d’y aller au moins une fois.
Par contre la célèbre épicerie Gosselin m’a déçue ; on voit bien qu’année après année cette vieille maison, célèbre pour la qualité de ses produits marins, se transforme en une banale supérette auquel on aurait accolé un rayon « vin pour anglais » directement copié sur ceux de Cherbourg ou Boulogne.
Surprise aussi de découvrir que le matelot « Pégase » m’avait apporté un croissant chaud au bateau, que je n’ai pas pu manger chaud car je dormais à l’hôtel.
Par contre la célèbre épicerie Gosselin m’a déçue ; on voit bien qu’année après année cette vieille maison, célèbre pour la qualité de ses produits marins, se transforme en une banale supérette auquel on aurait accolé un rayon « vin pour anglais » directement copié sur ceux de Cherbourg ou Boulogne.
Surprise aussi de découvrir que le matelot « Pégase » m’avait apporté un croissant chaud au bateau, que je n’ai pas pu manger chaud car je dormais à l’hôtel.
Et puis vient le départ pour Cherbourg de concert avec le matelot « speedo » que je retrouve au moment de faire le plein de gasoil. Je n’espère pas gagner notre amicale régate, car son First 33.7 ne ferra qu’une bouchée de mon farfa non caréné.
Il y a peu de vent pour cette étape, et je compte surtout sur le courant, avec le raz de Barfleur pour m'entrainer vers Cherbourg.
L‘arrivée se fait sous une pluie fine avec peu de vent ; ayant mis mon moteur plus tôt que speedo, je le rattrape et le double sans problème. Par contre, les places aux pontons visiteurs sont rares, car beaucoup d’entre elles sont réservés pour une étape de la course du Figaro ; que c’est bizarre de chercher une place et de voir un ponton entier vide !
Nous avons visités, le lendemain, la cité de la mer, à déconseiller sauf pour ceux qui ont des enfants en bas âge, et le sous-marin « Le Redoutable », que je recommande pour ceux qui voudraient savoir comment sont faits, à l’intérieur, ces monstres sous-marins.
Que de câbles électriques ! Que de tuyaux amenant la pression hydraulique ! Que de canalisations avec de la vapeur à 300 °; époustouflant.
Et puis vient le départ vers Guernesey….. Ce départ a été mûrement réfléchi et planifié, car il fallait le même jour que mon épouse prenne le ferry de Saint Malo et que je passe le Raz Blanchard ; or la météorologue n’était pas favorable; et le vent était annoncé force 5, orienté Sud-ouest. Comme un voilier ne peut passer le raz Blanchard qu’avec le courant favorable, il me fallait passer ce raz Blanchard par vent contre courant avec de plus un vent de force 5 soit les conditions que tout le monde qualifie la limite supérieure.
Que de câbles électriques ! Que de tuyaux amenant la pression hydraulique ! Que de canalisations avec de la vapeur à 300 °; époustouflant.
Et puis vient le départ vers Guernesey….. Ce départ a été mûrement réfléchi et planifié, car il fallait le même jour que mon épouse prenne le ferry de Saint Malo et que je passe le Raz Blanchard ; or la météorologue n’était pas favorable; et le vent était annoncé force 5, orienté Sud-ouest. Comme un voilier ne peut passer le raz Blanchard qu’avec le courant favorable, il me fallait passer ce raz Blanchard par vent contre courant avec de plus un vent de force 5 soit les conditions que tout le monde qualifie la limite supérieure.
Par contre les horaires étaient favorables, avec une marée haute à Cherbourg vers 9 heures du matin, et je me suis donc présenté à la passe de l’ouest vers 8 heures 30 et vogue la galère. Le départ s‘est très bien passé avec un vent plus faible que prévu, grâce, j’ose à peine le dire, à un vilain petit crachin qui coupait la force du vent. Mon fier farfa II taillait bien sa route, au près bâbord amures, et la cote défilait, dans une luminosité faiblarde signal de pluie et de vent, bref de mauvais temps.
Vers 11 heures 30, du coté de la bouée dite « Basse Brefort » les choses sérieuses ont commencé, avec un vent qui est monté vers 20 nœuds, et la prise d’un riz dans la grand voile et le génois ; remontant vaillamment le vent de Sud-ouest bâbord amures, farfa II était plutôt à l’aise, même si le matelot se faisait consciencieusement branlé ! Et puis, au fur et à mesure que je me rapprochais du raz Blanchard, et grâce à l’étale de la marée montante, la mer s’est calmé, et la remontée au vent s’est faite plus tranquille. Le vent de Sud-ouest a alors commencé à virer, comme prévu par la météorologie, vers l’ouest ; ma route s’est lentement incurvé vers le nord-ouest et j’ai donc viré de bord, avec le Phare de la Hague en amer principal, pour repartir au près, tribord amures, et avec un cap sud-ouest. Durant le début d’après-midi, le temps, plutôt très nuageux voir bruineux, s’est nettement amélioré, et le soleil a fait son apparition. Cette journée de navigation qui avait commencé dans le doute et la pluie se continuait dans le calme et le soleil. J’ai d’ailleurs fait quelques belles photos.
Cependant, en pendant que l’après-midi se passait sereinement, ma navigation commençait à m’alerter ; en effet, comme j’étais au près en tirant des bords, la vitesse n’était pas terrible, et le courant portant commençait à diminuer. Je voyais clairement le moment où j’allais atteindre Guernesey en pleine marée montante, courant dans le nez. Et je n’ai pas été déçu; après avoir contourné par le Nord les cailloux de Guernesey, je me présenté dans le Russel avec le courant de flot au maximum. De plus je devais ne pas arriver trop tard pour dîner avec mon épouse. Le moteur sollicité au maximum me permettait d’afficher un étonnant 7 nœuds surface, mais le GPS me ramenait à la dure réalité avec 2 voir 1 seul nœud sur le fond; sans doute, j’aurais peut-être été plus vite en contournant Herm par le Sud pour me présenté dans le Russel dans l’autre sens.
Je suis finalement arrivé à St Peter juste à temps pour aller au restaurant mais trop tard pour le dîner dans l’auberge que nous avions réservée; ce diner s’est transformé en déjeuner le lendemain.
Je suis entré dans la marina, et le harbour master m’a trouvé une place à couple. Etonnant la capacité qu’avait ce gars à remplir son port, imaginer les bateaux à couple entre deux pontons, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un place au milieu pour permettre à un bateau de partir.
Ce dîner du soir s’est fait dans un restaurant du port tenu par des français ; au menu un bon gros tourteau des anglo-normandes, un de ces gros crustacés que l’on prend un temps incroyable à déguster, bouchée après bouchée, miette après miette.
Au programme du lendemain, visite de l’île, avec : les deux maisons de Victor Hugo, le Castle et le musée de la ville avec retour à l’hôtel pour le déjeuner dans un restaurant adorablement old-fashion; hélas, le temps est devenu très pluvieux l’après-midi et mon épouse a préféré rentré à Saint-Malo.
Séance de couture pour moi ; en effet, au niveau de la capote, la couture du hublot bâbord s’était défaite sur près d’un mètre la veille, alors qu’un coup de roulis a fait que je m’étais plus ou moins assis sur ce hublot en plastique souple transparent. Depuis ce dernier pendait lamentablement, et il me fallait le réparer.
Armé d’une aiguille et d’un fil en coton, et sans avoir défaite la capote car celle-ci était trempé, je passais un certain temps, près d’une heure à faire des points de couture, et cela en faisant de mon mieux pour passer entre les averses ; enfin, la réparation provisoire a tenu le coup jusqu’au moment où j’ai pu faire la couture.
Départ le lendemain à l’aube, avec une belle météo nous promettant un vent d’Ouest et sous un beau soleil ; le départ fut sportif ; non pas parce qu’il m’a fallu me glisser entre les deux files de bateaux, mais parce que mon voisin de ponton, le skipper du bateau à couple duquel je m’étais mis, a voulu m‘aider ; et il n’as réussi qu’à me casser l’attache du mâtereau du pavillon national et celui-ci est tombé à l’eau ! Mais j’ai pu, d’un coup de gaffe très élégant, le repêcher ; le skipper fautif, qui paraissant aussi désolé qu’un anglais flegmatique peut l’être, n’as pu que me dire un « What a nice fisching … ».
Pour cette navigation vers Paimpol, j’avais mieux calculé les courants, et ceux-ci allaient un moins défavorables car traversiers ; avec un cap théorique Ouest-sud-ouest, j’allais avoir, pendant les deux à trois premières heures, un courant de marée montante qui allait me déporter vers l’est, puis le jusant devait m’entrainer favorablement vers l’est ; à mi-chemin de Guernesey et de Paimpol, j’avais bien évidemment prévu de faire une visite au très fameux phare des Roche-Douvres.
Ah le beau soleil qui m’attendait ce matin là ! Et cela surtout après les trombes d’eau qui s’étaient abattues la vielle !
Je pris le chenal entre l’ile de Guernesey et Serq, le « petit Russel » et cap au Sud-ouest ; pendant les 3 premières heures le courant de flot allait m’emmener vers la gauche, ramenant ma course vers un plein Sud, et puis le jusant devait m’entrainer vers l’ouest pour m’amener vers ce fameux phare.
Le vent forcit lentement, comme annoncé par la MTO ; et avec la clarté argentée que donne le soleil sur une mer qui frissonne, je pus faire quelques belles photos, sous le vent, de farfa II jouant et escaladant les vagues dans de belles gerbes d’écume ; une de ces photos fut plus tard comme le fond d’écran pour la période 2008-2009.
Le phare des Roches Douvres commença à apparaître dans le lointain ; et je garantis à tous les navigateurs qu’il vaut le déplacement, et qu’il est vraiment majestueux ce phare dans sa solitude improbable. En effet, la seules question raisonnable que l’on doit se poser est : « pourquoi avoir construit un phare si beau à un endroit où si peu de monde pourront venir l’admirer ? ».
Je suis passé juste au sud-ouest de l’ilot qui a servi de base pour le construire et, grâce à ce merveilleux GPS lecteur de cartes, j’ai pu passer à raz de ce phare, entre son ilot et un haut-fond, avec une impression de maitrise en temps réel que le report des positions sur la carte ne m’aurait pas permis.
Une fois passé ce phare majestueux, et tous ceux qui ont déjà lu ma prose savent bien comment je les admire et comment je suis capable de changer ma route juste pour le plaisir d’en voir un, je continuais vers Paimpol, tout en passant au raz d’un autre plus petit phare à quelques nautiques de la cote qui s’appelle le Bruhou.
Arrivant plus près de la cote j’avais naturellement droit au courant de marée montante, logique pour arriver à Paimpol à mi-marée montante. Une fois de plus, je dus lutter et jouer avec les courants ; mon plan d’arriver au niveau de Bréhat et de ma laisser alors porter par le courant de flot en passant entre les nombreux rochers et ilots. Ce plan était cohérent, mais il m’a forcé à naviguer avec le courant de travers pour rejoindre ce point de route. Ah ! Quel sensation spéciale dans nos régions que de d’avoir une route fond décalé de 40 à 50 degrés par rapport à sa route surface ! Et en effet, je faisais un cap surface vers les 300° et ma route fond était vers les 260° ; j’ai eu droit à de belles marmites, heureusement qu’il n’y avait pas de mer.
Après avoir trouvé les chenaux d’accès entre ces très beaux ilots de granit rose, j’embouquai, au moteur, le chenal qui mène à ce fameux port de Paimpol où je devais retrouver à la fois ma femme mais aussi ma fille.
Vers 11 heures 30, du coté de la bouée dite « Basse Brefort » les choses sérieuses ont commencé, avec un vent qui est monté vers 20 nœuds, et la prise d’un riz dans la grand voile et le génois ; remontant vaillamment le vent de Sud-ouest bâbord amures, farfa II était plutôt à l’aise, même si le matelot se faisait consciencieusement branlé ! Et puis, au fur et à mesure que je me rapprochais du raz Blanchard, et grâce à l’étale de la marée montante, la mer s’est calmé, et la remontée au vent s’est faite plus tranquille. Le vent de Sud-ouest a alors commencé à virer, comme prévu par la météorologie, vers l’ouest ; ma route s’est lentement incurvé vers le nord-ouest et j’ai donc viré de bord, avec le Phare de la Hague en amer principal, pour repartir au près, tribord amures, et avec un cap sud-ouest. Durant le début d’après-midi, le temps, plutôt très nuageux voir bruineux, s’est nettement amélioré, et le soleil a fait son apparition. Cette journée de navigation qui avait commencé dans le doute et la pluie se continuait dans le calme et le soleil. J’ai d’ailleurs fait quelques belles photos.
Cependant, en pendant que l’après-midi se passait sereinement, ma navigation commençait à m’alerter ; en effet, comme j’étais au près en tirant des bords, la vitesse n’était pas terrible, et le courant portant commençait à diminuer. Je voyais clairement le moment où j’allais atteindre Guernesey en pleine marée montante, courant dans le nez. Et je n’ai pas été déçu; après avoir contourné par le Nord les cailloux de Guernesey, je me présenté dans le Russel avec le courant de flot au maximum. De plus je devais ne pas arriver trop tard pour dîner avec mon épouse. Le moteur sollicité au maximum me permettait d’afficher un étonnant 7 nœuds surface, mais le GPS me ramenait à la dure réalité avec 2 voir 1 seul nœud sur le fond; sans doute, j’aurais peut-être été plus vite en contournant Herm par le Sud pour me présenté dans le Russel dans l’autre sens.
Je suis finalement arrivé à St Peter juste à temps pour aller au restaurant mais trop tard pour le dîner dans l’auberge que nous avions réservée; ce diner s’est transformé en déjeuner le lendemain.
Je suis entré dans la marina, et le harbour master m’a trouvé une place à couple. Etonnant la capacité qu’avait ce gars à remplir son port, imaginer les bateaux à couple entre deux pontons, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un place au milieu pour permettre à un bateau de partir.
Ce dîner du soir s’est fait dans un restaurant du port tenu par des français ; au menu un bon gros tourteau des anglo-normandes, un de ces gros crustacés que l’on prend un temps incroyable à déguster, bouchée après bouchée, miette après miette.
Au programme du lendemain, visite de l’île, avec : les deux maisons de Victor Hugo, le Castle et le musée de la ville avec retour à l’hôtel pour le déjeuner dans un restaurant adorablement old-fashion; hélas, le temps est devenu très pluvieux l’après-midi et mon épouse a préféré rentré à Saint-Malo.
Séance de couture pour moi ; en effet, au niveau de la capote, la couture du hublot bâbord s’était défaite sur près d’un mètre la veille, alors qu’un coup de roulis a fait que je m’étais plus ou moins assis sur ce hublot en plastique souple transparent. Depuis ce dernier pendait lamentablement, et il me fallait le réparer.
Armé d’une aiguille et d’un fil en coton, et sans avoir défaite la capote car celle-ci était trempé, je passais un certain temps, près d’une heure à faire des points de couture, et cela en faisant de mon mieux pour passer entre les averses ; enfin, la réparation provisoire a tenu le coup jusqu’au moment où j’ai pu faire la couture.
Départ le lendemain à l’aube, avec une belle météo nous promettant un vent d’Ouest et sous un beau soleil ; le départ fut sportif ; non pas parce qu’il m’a fallu me glisser entre les deux files de bateaux, mais parce que mon voisin de ponton, le skipper du bateau à couple duquel je m’étais mis, a voulu m‘aider ; et il n’as réussi qu’à me casser l’attache du mâtereau du pavillon national et celui-ci est tombé à l’eau ! Mais j’ai pu, d’un coup de gaffe très élégant, le repêcher ; le skipper fautif, qui paraissant aussi désolé qu’un anglais flegmatique peut l’être, n’as pu que me dire un « What a nice fisching … ».
Pour cette navigation vers Paimpol, j’avais mieux calculé les courants, et ceux-ci allaient un moins défavorables car traversiers ; avec un cap théorique Ouest-sud-ouest, j’allais avoir, pendant les deux à trois premières heures, un courant de marée montante qui allait me déporter vers l’est, puis le jusant devait m’entrainer favorablement vers l’est ; à mi-chemin de Guernesey et de Paimpol, j’avais bien évidemment prévu de faire une visite au très fameux phare des Roche-Douvres.
Ah le beau soleil qui m’attendait ce matin là ! Et cela surtout après les trombes d’eau qui s’étaient abattues la vielle !
Je pris le chenal entre l’ile de Guernesey et Serq, le « petit Russel » et cap au Sud-ouest ; pendant les 3 premières heures le courant de flot allait m’emmener vers la gauche, ramenant ma course vers un plein Sud, et puis le jusant devait m’entrainer vers l’ouest pour m’amener vers ce fameux phare.
Le vent forcit lentement, comme annoncé par la MTO ; et avec la clarté argentée que donne le soleil sur une mer qui frissonne, je pus faire quelques belles photos, sous le vent, de farfa II jouant et escaladant les vagues dans de belles gerbes d’écume ; une de ces photos fut plus tard comme le fond d’écran pour la période 2008-2009.
Le phare des Roches Douvres commença à apparaître dans le lointain ; et je garantis à tous les navigateurs qu’il vaut le déplacement, et qu’il est vraiment majestueux ce phare dans sa solitude improbable. En effet, la seules question raisonnable que l’on doit se poser est : « pourquoi avoir construit un phare si beau à un endroit où si peu de monde pourront venir l’admirer ? ».
Je suis passé juste au sud-ouest de l’ilot qui a servi de base pour le construire et, grâce à ce merveilleux GPS lecteur de cartes, j’ai pu passer à raz de ce phare, entre son ilot et un haut-fond, avec une impression de maitrise en temps réel que le report des positions sur la carte ne m’aurait pas permis.
Une fois passé ce phare majestueux, et tous ceux qui ont déjà lu ma prose savent bien comment je les admire et comment je suis capable de changer ma route juste pour le plaisir d’en voir un, je continuais vers Paimpol, tout en passant au raz d’un autre plus petit phare à quelques nautiques de la cote qui s’appelle le Bruhou.
Arrivant plus près de la cote j’avais naturellement droit au courant de marée montante, logique pour arriver à Paimpol à mi-marée montante. Une fois de plus, je dus lutter et jouer avec les courants ; mon plan d’arriver au niveau de Bréhat et de ma laisser alors porter par le courant de flot en passant entre les nombreux rochers et ilots. Ce plan était cohérent, mais il m’a forcé à naviguer avec le courant de travers pour rejoindre ce point de route. Ah ! Quel sensation spéciale dans nos régions que de d’avoir une route fond décalé de 40 à 50 degrés par rapport à sa route surface ! Et en effet, je faisais un cap surface vers les 300° et ma route fond était vers les 260° ; j’ai eu droit à de belles marmites, heureusement qu’il n’y avait pas de mer.
Après avoir trouvé les chenaux d’accès entre ces très beaux ilots de granit rose, j’embouquai, au moteur, le chenal qui mène à ce fameux port de Paimpol où je devais retrouver à la fois ma femme mais aussi ma fille.
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