Day Off à Saint Mary
Solidement attaché à mon coffre et après avoir payé ma dîme au Harbour Master, le délassement et le ravissement d'y être m'envahit.
La cérémonie du gonflage de l'annexe fini, n'oublions pas que mini-farfa allait me suivre durant toute ma croisière n'étant dégonflée qu’à mon retour à Deauville, je m'accorde une balade à terre dans cette toute petite ville; si ma mémoire ne me trompe pas, je suis arrivé un dimanche, et je ne fait que noter les magasins où j’irais faire mes courses le lendemain; puis retour sur farfa pour une bonne sieste.
Après le repos, et des 18 heures, direction le très célèbre « Mermaid Pub », facile à trouver car il se trouve juste au bout du quai où on laisse les annexes ; à l’intérieur, ce pub justifie son nom par des sculptures de sirènes, et son bar n’est ni plus ni moins qu’une barque en bois coupée par le milieu. Je commande mon menu favori, le burger du pub et une pint de bière légère, ah qu’un vrai repas est bon quand on n’a fait que grignoter pendant deux jours !
Bien rassasié, retour au bateau pour une dernière petite mousse avant un vrai, grand, dodo sur un bateau qui ne bouge pas malgré le fait que nous soyons sur coffre. J’assiste alors à un petit commerce qui a failli me remettre l’eau à la bouche. Un pécheur fait le tour des voiliers en leurs proposant des crabes vivants, visiblement récemment péchés ; dès que son stock est à zéro, il repart un peu plus loin, et refait son stock grâce à un vivier qui n’est qu’un casier plein de crabes fixé à un orin. La prochaine fois je m’en souviendrais.
Le lendemain matin, corvée de courses et achat de tous ce qui pourrait se manger par un français dans un magasin anglais. C’est à dire pas grand-chose ; enfin j’ai de quoi me nourrir pour les prochains jours, et quelques spécialités à ajouter à mes spaghetti sauce bolognaise préférés. En me baladant, je passe devant l'anse de Port-Cressa et y projette de m’y arrêter le soir.
Rentré à bord de farfa II, je range tout et, vers 11 heures du matin je lève l’ancre, ou plutôt je libère un coffre qui ne le reste pas longtemps.
Avant de rejoindre Port-Cressa, allons dire un petit bonjour à Bishop Rocks; ce phare a toute une histoire, c’est le plus à l’ouest de l’Angleterre. Au temps anciens où la marine à voile se pratiquait sans instruments, les capitaines avaient coutume de dire qu’ils visaient entre Ouessant et Bishop Rocks ; or ces deux endroits sont pavés de roches à fleur d’eau et ont été le théâtre de très nombreux drames de la mer.
D’ailleurs, pour rejoindre ce phare, par exemple en passant entre l’île St Ann et alors j’en ait vu de ces rochers dangereux, avec des formes de lame de rasoir tranchante, ou avec des pointes aiguisée qui font penser à une mâchoire de crocodile.
En s'approchant des « westerns rocks » par le sud, on distingue les vedettes de touristes cherchant les célèbres phoques des Scillys faisant leur sieste au soleil ; j’aurais pu moi aussi me rapprocher de ces animaux, mais je ne me suis pas senti suffisamment à l’aise pour la naviguer si près de ces satanés rochers.
En début d’après-midi, j’étais en vue de Bishop Rocks, majestueux phare sur son petit de rocher, surmonté, comme le sont tous les phares anglais, de sa plate-forme pour hélicoptères ; j’ai aussi eu la chance d’y arriver avec un très beau soleil, cela m’a permis de faire de très belles photos. Je garderais ainsi longtemps le souvenir de ce phare, comme le point le plus ouest jamais atteint avec farfa II ; et aussi le secret espoir d’aller, lors d’une prochaine croisière, plus à l’ouest voir plus au nord-ouest, et, pourquoi pas, mettre le phare du Fastnet au tableau de chasse de farfa II.
Après cette belle vision, retour vers l’ile de Sainte Ann, avec comme objectif de venir s’ancrer à Port-Cressa, en prenant le chenal principal des Scillys, toujours entouré de rochers ; belle navigation sous un beau soleil d’après midi. Rendu à Port Cressa, je viens m’ancrer pas trop loin de la plage, le mouillage est parfait, par 5 à 10 mètres d’eau sans le moindre petit clapot.
Je prends mon annexe et fait d’abord plusieurs photo pas si mal, dont la meilleure est depuis mon fond d’écran.
J’avais repéré le matin un pub donnant directement sur la plage, je m’y dirige et consomme mon habituel hamburger familial tout en contemplant la baie avec une vue sur les voiliers au mouillage dont le mien. Ce bon repas est suivit du retour au bateau et d’un bon sommeil.
Le lendemain, direction vers le « New Grimsby Sound », c'est-à-dire le mouillage entre l’ile de Tresco et l’ile de Breyer ; pour y aller, deux possibilités: soit la route directe qui se fait en passant au dessus de hauts fonds parfaitement balisés, soit le tour par l’extérieur. Bien que j’ai lu que la route directe et son raccourci était tout à fait navigable et malgré que cela m’ait été confirmé que le célèbre « écumeur », la vue du passage à marée basse m’avait, la veille, impressionné, et j’ai finalement décidé de faire le grand tour, par l’extérieur; enfin ce chemin par l’extérieur n’allait me prendre pas plus de deux heures. Départ le matin pour ce tour, en repassant pour la quatrième fois entre l’ile St Mary et St Ann ; navigation sous une météo nuageuse, avec un bon petit vent de force 3, tout en passant toujours devant de nombreux rochers, enfin on finit par même par s’habituer à naviguer entre des écueils.
Arrivée devant l’entrée du New Grimsby Sound, avec toujours sur les genoux la carte du coin plus les deux livres d’instructions nautiques, je navigue toujours aussi prudemment ; à l’entrée de ce Sound, il y a au sommet d’un petit ilot nommée Shipman Head … une potence, est-elle prête à l’emploi ? Ou a-t-elle déjà servie ?
Je rentre au moteur dans ce Sound, dans une passe entre deux iles qui en fait un lieu bien abritée des vents d’est ou ouest, mais qui doit être intenable par nord-nord-ouest. Le mouillage est plein, tous les corps-morts visiteurs sont pris, je me faufile et trouve une place entre plusieurs bateaux.
Après un repos rapide, je prends mon annexe pour gagner la terre. Les Scillys sont des iles très petites, et il me faut moins d’une demi-heure de marche pour traverser l’ile Tresco, visite d’une chapelle incluse, et me retrouver devant « Old Grimsby Sound » un mouillage de l’autre coté de l’ile. Je me ballade sur la plage, la marée est basse, et je prends des repères pour l’étape du lendemain, St Helens Poll, qui se trouve légèrement au delà de l’ile de Tresco. Après-midi agréable, avec un mélange d’éclaircies et de passages nuageux ; des adolescents s’initient à la voile sur de petits dériveurs. J’ai découvert, en feuilletant une brochure locale peu après dans un petit supermarché où j’était en train de faire quelques courses, que l’ile était en train de devenir le lieu de re-sourcing des londoniens, tout cela gérée de prêt par .. l’unique propriétaire du lieu ! en effet, l’ile appartient à 100% à la famille « Adam-Smith » de mémoire.
Ah ! Ne pas oublier les reprises d’ancrage à New Grimsby Sound ! Rentré au bateau avec mes courses, je me trouve trop près d’un autre voilier, car, entre le vent et les courants, les bateaux évitent de manière différente. Je remonte l’ancre et me remouille deux fois. Puis, après avoir fait un aller-retour à terre pour mon hamburger du soir, je ne suis toujours pas satisfait du mouillage et je bouge farfa II un peu plus loin. Après avoir assisté à un spectacle typique des Scillys, le départ d’une course de gigues,
Un autre bateau pas loin m’explique alors que je suis trop prêt du corps mort qu’une grosse vedette va bientôt prendre, je me déplace une nouvelle fois, heureusement la vedette arrive en effet ; et puis je me mets trop prêt d’une autre bateau et doit encore reprendre mon mouillage une nouvelle fois. Vers les 9 ou 10 heures, les bras courbatus d’avoir remonté une demi-douzaine de fois l’ancre et ses 20 mètres de chaine, j’ai droit à un repos qui n’a jamais été aussi bien mérité son qualificatif de bien mérité.
Départ le lendemain, sous un ciel bien gris voir quelques gouttes de bruine, vers St Helen's Pool, encore une escale avec un vrai exercice de navigation ! Résumons, ce mouillage, qualifié de très bon car protégé de tous les vents dominants, est une vrai piscine entouré de rochers; tellement protégé qu’il servait, au XIX siècle, de mouillage d’attente aux grands voiliers venant de traverser l’atlantique. Mais son entrée, balisé par deux rochers plus ou moins découvrant et distants de … 50 mètres n'est pas si évidente, surtout la première fois; pour passer cette entrée, il faut d'abord laisser un phare, puis prendre un chenal entre deux rangées de rochers, un vrai entonnoir où on a l'impression de se jeter sur les écueils.
Le passage de New Grimsby à St Helen's Poll n’a pas duré plus d’une heure et demie, mais quelle intensité de navigation !
Arrivé au milieu de cette piscine, je découvre qu’elle porte bien son nom ; on distingue nettement au loin les vagues qui déferlent sur des lignes de rochers faisant office de récifs, mais au final, pas le moindre clapot dans ce mouillage; nous ne sommes que trois voiliers. Après un déjeuner réconfortant, sans doute à base de spaghetti bolognaise, je prends mon annexe pour aller visiter l’ile qui ferme cet abri au nord, cette ile s’appelle St Helen.
Superbe lieu de promenade que ce petit ilot !
Il a d’abord servi de lieu de retraite au moyen âge et conserve les ruines d’un monastère ; puis, bien plus tard, il servait de quarantaine pour les grands voiliers à l’ancre à St Helen's Pool. J’ai ait fait le tour, en passant par des sentiers dont la trace était plus ou moins marqués, sans oublier de grimper au sommet et profiter de la splendide vue.
Moment de nostalgie une fois revenu à bord, en effet le départ est prévu pour demain ! Il faut en effet prévoir un planning souple en croisière, pour être sur de pouvoir patienter une à deux journées en cas de mauvais temps ; et puis je vais en profiter pour visiter la Cornwall !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire