Les balades de farfa II

samedi 8 septembre 2012

Arromanches et son "port"

     "Ah, bon ? Il y a un port de plaisance à Arromanches ? Nous parlons bien du même endroit, Arromanches dans le Calvados, là où a eu lieu le débarquement du 6 Juin ? Non, je ne savais pas, je dirais même que je suis sur qu'il n'y à pas de "port de plaisance" à Arromanches; le seul port qui me revient à l'esprit a été celui que les Américains avaient fait de toutes pièces en 1944, mais depuis il a du être détruit pas les tempêtes."

     Si vous dites à votre voisin de ponton que vous aller faire une escale à Arromanches avec votre voilier, voila le type de remarque qu'il va vous faire: non, il n'y a pas de port à Arromanches, mis à part celui du débarquement.
   Et c'est vrai, il n'y a pas de port à Arromanches; il ne reste que les ruines de ce qui fut un des ports les plus étonnants qui soit, celui qui fut construit en quelques jours par les Alliés pour pouvoir débarquer du matériel et des hommes juste après le débarquement du 6 Juin 1944.
     Les instructions nautiques parlent d'un "abri précaire rapidement intenable" par vent du Noroit au Nordet; et ils ont raison ! Malgré le spectacle émouvant de ces grands caissons de béton, cet endroit ne mérite le nom d’escale que si les conditions météo le permettent, il faut un vent du Sud assez léger pour n'avoir que des petites vaguelettes et un petit coeff de marée pour ne pas se faire chahuter de droite à gauche par le courant traversier. 
     Justement, en ce samedi 7 Septembre, ces deux conditions étaient réalisés; et après être sorti d'un sas épouvantable comme seul la marina de Deauville peut en réserver lors des week-end Caraïbes en Normandie (quand je parle d'un sas épouvantable, le parle d'une multitude de bateaux plutôt moteur qui se bouscule sans aucune expérience ni savoir vivre ou plutôt savoir naviguer) je mis le cap sur Arromanches.
     La matinée avait été travailleuse avec: une amélioration de mon nouveau système d'écoute de Grand voile qui est passé du système "retour en pied de mat" avec 6 poulies simples au système "écoute continue sur les deux bords" avec 2 poulies doubles et 3 simples; voir la vidéo ci dessous.



     Les surliures d'écoutes de génois furent aussi refaites ainsi qu'un système d'accroche de spi asy permettant de se passer de bout dehors.
    Dès le Pylône Nord passé, et avec un p'tit Nordet tout à fait sympathique (c'est à dire inférieur à 10 noeuds et permettant à roger d'assumer tout seul) je lançais le spi asy, et le matelot "zoé" sous mon vent a pu prendre les photos suivantes; pour les non-voileux, sachez que l'on ne lasse jamais de photos de spi asy en général, et de SON spi asy en particulier !!!








Ah les belles photos
 
de beaux bateaux
 
conduits par de beaux skippers !

     Farfa taillait bien sa route et les miles défilaient durant cette après-midi pleine de soleil; je dois dire que je me suis rapidement rendu compte que mon nouveau système d'ammarage de "spi asy sans bout dehors" s'est révélé inadapté, la poulie du bras de spi se coinçant dans la ferrure d'étai; j'ai donc remis le bout dehors en mer, cela fut possible avec les conditions météo très favorables de cet après-midi.
      Les experts vont noter la différence entre la précédente vidéo et celle ci-dessous, pas facile quand même de s'y retrouver.




    Et puis je suis arrivé près de ce port, cette ruine de port, voir de ce port musée ou même ce port monument de l'archéologique de guerre; de cette vaste zone qui accueillit chaque jour des dizaines de bateaux, de Liberty Ships, de cet endroit qui a pu transformé une plage en fourmilière dont certains disent que son trafic a pu être durant quelques mois supérieure à celui de Rotterdam juste avant la deuxième guerre mondiale; de cette merveille de génie militaire il ne reste que des blocs de béton disposé en un grand rectangle, blocs suffisamment visibles pour pouvoir attirer des bateaux dans l'espoir d'un abri, mais si abîmés par les tempêtes que l'abri espéré se réduit à un mouillage en pleine eau, mouillage quelconque, si se n'est le plaisir d'avoir élu domicile dans une petite baie avec une belle vue sur de si nombreux oiseaux de Normandie, surtout ceux qui ont fait leurs nids sur ces historiques ruines.

     Ainsi vont les témoignages d'hier, les trésors futures; et je suis prêt à parier que d'ici quelques (dizaines ???) d'années, un mouvement "spontané" demandera un classement stupide voir une restauration impossible de cet endroit si nostalgique qu'est l'ancien port d'Arromanches.



         Enfin, j'ai planté la pioche, mis mon ancre dans un endroit marqué d'une ancre sur mon GPS, cela confirme qu'il s'agit d'un mouillage reconnu; et après un simili dîner / apéritif pris, le naturel a repris le dessus et pour le skipper, ce naturel est une bonne nuit après une belle journée de navigation.

     Il y a moins de choses à dire pour le retour; réveil à 7 heures et demi (beaucoup trop tôt !) moteur, envoi des voiles; mais le 8-10 noeuds prévu du Sud ne s'est pas matérialisé ou si peu, pendant de très brefs quart d'heure; sur les sept heures du retour il y a eu presque six de moteur, de plus avec un réservoir peu rempli, assez pour rejoindre la marina, mais suffisamment vide pour avoir cette sourde crainte de la panne de gasoil.

     Sas à 15 heures, le bateau en entrant, après avoir vu passer, sortant de ce sas, une interminable file de PCBN (Promène Couillon Bronze Nana).
    Une grosse chaleur m'attendait à la marina; et une ambiance comparable dans le train dur retour.


Aucun commentaire: