Les balades de farfa II

samedi 4 août 2012

Falmouth => Salcombe

The light house of
Eddystones Rocks


   Juste avant le départ, et son p'tit dej' symbolique sur un truc qui bouge tout le temps, les renseignements météo n'étaient pas terribles : pluie et averses pour la journée et le lendemain, vent de Sud-ouest en attendant la bascule très attendue du jour d'après; ce constat me fut confirmé le quart d'heure suivant par une belle averse orageuse.
   Redescendant Fal River, je fis un essai moteur "à fond" pour valider et vérifier les performances de mon moteur + hélice maxpro + réparation de la sortie des gaz d’échappement fait il y a quelques mois. Le résultat fit sans surprise : si on pousse les gaz à fond, ou plutôt si met la manette des gaz au maximum, le régime pris pas le moteur est 2400 tours et la vitesse 6,4 noeuds. Mon nouveau compromis moteur + hélice permet de gagner de la vitesse à mi régime, avec 4 noeuds à 1500 tours et déjà 5 noeuds à un peu plus de 1800 tours, les 6 noeuds sont atteints dès 2100 tours, mais après la puissance du moteur ne peut plus être retransmise par l'hélice; et tout se stabilise à 6.4 noeuds; avec l'ancienne hélice, j'arrivais à 7 noeuds, mais à 3000 tours, et à 2000 tours j'étais à un noeud de moins.

   Passant assez prêt devant de Blacks Rocks, ce rocher qui garde l'entrée de Falmouth, sous une nouvelle pluie orageuse, j'écrivais dans mon journal de bord  "Mais qu'est ce que je fait là ?".



  
   Et quand je me retrouve en plein hiver, à visionner ces vidéos ou à voir ces photos, je me pose, assis ou allongé sur un canapé à deux pas de la tour Eiffel (enfin suffisamment prêt pour admirer le "phare", la lumière tournante de cette tour qui éclaire et illumine la vaste plaine de la ville de Paris) cette même question existentielle :" Mais qu'est ce je faisais la-bas ?"; et bien je ne regrette plus du tout ces averses, ces tourments météorologiques qui sur le coût m'avaient donnés cette sensation bizarre et compréhensible que je perdais mon temps sur un voilier au milieu de la baie entre Falmouth et Salcombe.

   Pour cette journée de nav', le but principal n'était pas Salcombe, ce port n'était que l'arrivée de la journée. Le vrai but était le phare d'Eddystone; pourquoi ? D'abord parce qu'il fut et restera le premier "phare en mer" c'est à dire phare, bâtiment construit par des hommes, situé en un endroit toujours entouré d'eau. Ce phare fut aussi l'objet d'une peinture, d'un dessin de Victor Hugo dont j'ai eu la chance d'avoir une des gravures originales; tout pour faire de cette construction un "must see" pour moi. 
   J'étais déjà passé plusieurs fois trop loin de phare pour le voir de mes yeux; et en ce matin maussade et pluvieux, cet objectif fondamentale m'habitait : je devais voir le phare d'Eddystone; et je mis le cap sur lui, en une ligne droite et directe.




   Ce fut encore une très belle nav', dans une superbe après-midi, avec un vent de 12-14 noeuds, une vitesse toujours au dessus de 5 noeuds, et un bateau bercé par une longue houle de Sud-Ouest; parfois le vent forcissait un peu, montant vers les 16 noeuds, mon farfa montait à 6 noeuds, le Phare d'Eddystone se rapprochait.
   Sur les photos en approche ci-dessous, les lecteurs vont remarquer qu'en plus du phare il y a un moignon un demi-phare devant.

Le plus ancien phare en mer du monde
   C'est qu'il y a eu QUATRE phares construits a cet emplacement, sur cet écueil appelé "Eddystone Rocks", avant que le quatrième résiste enfin et devienne, on l'espère, éternelle, le phare décapité que l'on voit est la tour de Smeaton, le phare numéro trois, trop solide pour être détruit mais pas assez résistant pour une des tempêtes de la fin du XIX siècle.
   Enfin j'étais heureux de voir de si prêt ce phare si mythique.


      Il est dit que la conception et construction du phare actuel (dit de Douglas du nom de son ingénieur) date de 1882, chapeau pour la qualité du travail. Allez encore quelques tofs:






   D'accord avec moi ? 


On ne se lasse jamais du spectacle
de ces grands phares en mer.

   Et la nav' continuait, une belle journée avec la traversée d'une bonne partie de la Cornwall britannique; j'arrivais en vue de Salcombe vers 19 heures, un horaire beaucoup sain que la dernière fois où j'étais arrivé vers une heure du matin. J'ai du faire +/- 50 nautiques durant cette journée, une belle moyenne avec un vent portant de Sud Ouest de 14 noeuds en moyenne, et une houle régulièrement irrégulière qui m'a fait noté : "cela roule dure".
  La grand voile fut affalé, de manière à passer le seuil, appelée The Bar, calmement et bien visualiser le passage; car on passe de 20 mètres à 4 mètres très vite.


   J'ai rejoint le milieu de la rivière, et comme tous les corps morts, j'ai planté la pioche à un endroit dont  je pensais qui'l était OK; et j'ai vite pris mini farfa pour m'en aller quérir un bon pub.
   Surprise au retour, farfa avait été déplacé sur un corps mort, le mouillage remonté et soigneusement rangé; cela voulait que le Harbour Master avait considéré mon ancrage comme fautif... On verra demain.

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