Les balades de farfa II

dimanche 5 août 2012

Retour Premier Jour

Le départ pour l'autre coté


     Jusque vers les 11 heures, de fortes averses se sont abattues sur Salcombe, vous savez le type de pluie qui permet, donne l'excuse, de rester longtemps sous la couette; de plus, dans mon cas, je pouvais me féliciter des dernières petites réparations faites récemment et qui empêchent les quelques gouttes traites d'arriver sur le duvet.
   Et puis, le temps s'améliorant; le harbour master est venu me réclamer son légitime dû; il reçut une bouteille de vin en prime pour avoir repositionner mon bateau la veille au soir; et Dieu seul sait comme un pareil cadeau rend heureux un Anglais !
     Rendu à terre, je refais une visite au superbe Yacht Club de Salcombe; c'est un espace rempli d'élégantes boiseries décorées de tableaux et de trophées qui sentent bon l'odeur du sel et des bateaux spécifiques de l'endroit; une Sharps (local ale) s’imposât dans ce décor "so british".



     Après avoir versé mon obole dans une tirelire du RNLI, et comme le départ, le retour vers la France était pour l'après-midi, il me fallait aussi penser à une solide restauration pour l'équipage de farfa; je choisis un fish & ships auquel j'ajoutais un chese burger; je ramenais le tout sur farfa et commençais à attaquer ce très (trop) solide repas que je ne pu pas (évidemment) finir; au final l'estomac était plein car le prochain vrai repas n'aurait lieu que dans .. deux jours.

     Le dernier effort avant le départ fut de remonter mini farfa à bord, avec la drisse de spi et de le dégonfler pour qu'il prenne moins de volume sur la plage avant.


     15 heures, départ, moteur en avant et en route vers la France; un direct Deauville ?Pourquoi pas, après cet aller si étonnant, on pouvait envisager un retour tout aussi marin ! Il fallait d 'abord quitter Salcombe, et je devais passer sur "The Bar" en fin de jusant, avec peu de courant et sans vagues, mais avec un vent orienté vaguement Sud.
     Il est toujours surprenant, dans ces fleuves, ces rias anglais, de voir le nombre de dériveurs qui tournent autour des voiliers de croisières en s’entraînant; ci dessous un exemple.
Dériveur avec ma gaffe au premier plan
     Vers la sortie, avec "The Bar" juste sur ma gauche, j'ai pris cette vidéo où on voit bien les petites déferlantes (le temps était magnifique) qui se forment sur ce seuil; imaginez ce que doit une coup de vent de Suroît, poussant de grosses déferlantes un soir d'hiver.





     Une fois dégagé de la cote, je mis le cap au 110°, vers Barfleur, que je devais atteindre en plus ou moins 24 heures; avec ce vent du Sud, l'allure était assez proche du près, tribord amures évidemment; mais j'attendais une bascule Ouest, avec un vent de l'ordre de 15 noeuds, qui devait m’entraîner très vite vers le Cotentin. Mais pour le moment, ce n'était qu'un vent du Sud et j'ais du assez vite naviguer à l'anglaise voiles hautes et moteur à 1800 tours.
     Toute l'après midi se passa dans cette attente, cette surveillance qui fut finalement vaine; le vent restait obstinément du Sud voir même du Sud Sud Est, un comble. Le seul fait intéressant à rapporter fut la casse de la cadène droite d'écoute de grand voile, cette pièce etait donnée pour plusieurs tonnes de résistance et elle se coupa en deux avec moins de dix noeuds de vent, comprenne qui pourra.
     Plusieurs semaines après l'action, il est désolant de lire un journal de bord, avec: "17h30 je remets les voiles cap au xxx°, 17h45, moteur en route le vent refuse"et cela jusqu'à tard dans la soirée; en fait de soirée j'ai aussi noté "9 nautiques en 3h30" oups quelle record de lenteur !!
     En début de soirée, je me sert un Ricard et casse un verre en verre; quel désastre sur un endroit si petit où on peut ou doit marcher pieds nus; j'ai rajouter dans mon journal "acheter des verres incassables en acrylique" .......

   Vers minuit, il est apparu que j'allais passer assez près du Channel Light Vessel; de quoi s'agit-il ? Et bien au milieu de la manche, entre ces deux rails où passent tant de grands navires, il y a une espèce de bateau ancré, qui est équipé d'un pylône auquel on aurait rajouté grande lanterne et qui joue le rôle de phare en mer; est-il habité ? Je ne crois pas; il éclaire de ses éclats les nuits des marins qui naviguent dans ces contrées.



     Qu'il est .. bizarre, spécial, angoissant, étonnant, de se retrouver en pleine nuit face à une ombre, quelque chose indéfinissable, étrange, dont on sait imaginer ce qu'il pourrait être en pleine lumière, mais que dont l'on est incapable de reconstituer la forme dans une nuit qui est cependant pas trop mal éclairé par la lune.



   Et nous sommes passés avec ce bateau-phare au jour suivant ............. 

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